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Séminaire - Pierre-Jean Souriac - 17.4.2023

Pierre-Jean Souriac, Université Lyon 3 Jean Moulin/LARHRA - 17 avril 2023, 18h15, salle PHIL 016


 "Outils de guerre et moyens de paix : les huguenots et leurs places fortes dans le contexte des guerres de Religion (France, v. 1560-v. 1630)"

Dans le contexte des guerres de Religion, le contrôle par le parti protestant d’un groupe important de places fortes a fait l’objet à la fois d’une stratégie militaire – le contrôle d’un territoire et la sécurisation d’une pratique religieuse – et d’un levier de négociation dans le cadre des édits de pacification. A partir de 1570, il n’y eut plus en France de paix de Religion sans la concession de places fortes au parti, à la fois lieux de refuge et places d’otage en cas de non-respect par les catholiques ou le souverain lui-même des termes de la paix. Sous couvert d’une protection militaire exigée pour accepter la paix, les huguenots déposaient les armes sans vraiment se désarmer, ils justifiaient ainsi une invention juridique en promouvant un acte de défiance lancé à l’encontre du souverain. L’existence même de ces places sous entendait l’incapacité du roi à assurer la sécurité de ses sujets calvinistes malgré son monopole théorique de la puissance militaire. Quatre places reçurent ce statut en 1570, plus de 400 en 1598, et toutes furent supprimées entre 1621 et 1629. L’histoire des places de sûreté protestantes fut brève, mais elle ne manqua pas de susciter interrogation ou controverse : comment pouvait-on justifier de rester en armes alors que se mettait en place une politique de pacification ?

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Illustration : Michel LASNE, Portrait équestre de Louis XIII. Bnf, Département des Estampes [Réserve QB-201 (37)-Fol], ou coll. Hennin [3375]. Cité par Bernard TEYSSANDIER, « Louis le Juste, prince d’émotion. Images d’un règne et portraits d’un roi », XVIIe siècle, n°273, 2017/3, p. 499.