Les bibliothèques universitaires à l'heure du numérique (I) - Introduction

Lieux de partage et d'archivage des savoirs, les bibliothèques ont été parmi les premières institutions à tirer profit des moyens de communication électroniques. En facilitant et démultipliant l'accès aux publications, la "révolution numérique" a élargi et diversifié les ressources des bibliothèques. Avec le recul, comment mesure-t-on ces changements? En quoi ont-ils modifié le travail des utilisateurs et celui des bibliothécaires? Le réseau internet, couplé à des moteurs de recherche de plus en plus performants, n'est-il pas en train de prendre la place d'une gigantesque base de données, rendant obsolète le rôle des bibliothèques au sens traditionnel?

Dès aujourd'hui, nous vous proposons une série d'articles en forme de tour d'horizon des bibliothèques universitaires à l'heure du numérique.

Bien avant l'arrivée d'internet, les bibliothèques ont offert à leurs usagers la possibilité de consulter des bases de données à distance, dès les années 1970, par le biais de systèmes comme Data-Star et Dialog, fonctionnant avec le réseau téléphonique. Puis, les cédéroms ont fait leur apparition, mettant à disposition des bibliothécaires et des usagers des outils de références nettement plus puissants et maniables que des dizaines de volumes de bibliographies ou dictionnaires. La mise en réseau des catalogues, informatisés au début des années 80 puis diffusés sur le web à partir des années 90, n'a donc fait qu'amplifier - et complexifier - une tendance amorcée il y a plus de trente ans déjà. "Les bibliothécaires ont par conséquent eu toute latitude pour s'adapter à l'électronisation de leur métier…", relève Gabrielle von Roten, responsable du SEBIB (Service de coordination des bibliothèques).

Si le support a changé, les techniques de catalogage sont restées les mêmes. A cet égard, l'influence a même été inverse: les systèmes de classification et de description universels mis au point par les bibliothécaires depuis des décennies ont inspiré les concepteurs des bases de données électroniques.

Texte intégral à l'écran

Du point de vue de l'utilisateur, en revanche, l'apparition du web a fait sentir son influence, en popularisant l'accès des catalogues à distance, en augmentant et diversifiant de manière exponentielle les publications mises à disposition du public: périodiques, manuels, thèses, etc. Face à cet accroissement de l'information à disposition, les bibliothèques ont vu leur rôle de guide de l'utilisateur être renforcé. Habituées à structurer de manière détaillée leurs documents, elles ont mis à disposition des outils de recherche ciblés et rendu ainsi accessibles des documents qui jusque-là demeuraient "cachés". "Les articles publiés à l'intérieur de revues électroniques, par exemple, sont répertoriés et le texte intégral est directement accessible à l'écran. Avec l'avantage de pouvoir imprimer et tenir en main le texte, sans avoir à se rendre expressément à la bibliothèque", explique Gabrielle von Roten.

Les rayonnages des bibliothèques universitaires se sont également enrichis de collections virtuelles, les réseaux électroniques permettant d'établir des passerelles entre différentes sections qui jusque-là étaient séparées physiquement: un médecin peut ainsi aisément naviguer de la bibliothèque de médecine à celle de chimie, de biologie ou de psychologie.

Entre catalogues en ligne et bases de données, sans oublier l'indémodable butinage entre les rayonnages des bibliothèques, les usagers disposent ainsi d'une multitude de chemins d'accès aux documents, qui se conjuguent sous les formes les plus diverses. Toute la difficulté consiste désormais à sélectionner l'outil de recherche le mieux adapté à ses besoins. Ce qui ne fait que renforcer le rôle des bibliothécaires chargés de former les utilisateurs à cette nouvelle gamme de prestations.

Pour en savoir plus: Page d'accueil des ressources électroniques des bibliothèques

Cet article fait partie d'une série sur les bibliothèques à l'heure du numérique
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