2007-2008

Retour aux souches - L'UNIGE cultivera des cellules souches embryonnaires humaines pour évaluer la toxicité des médicaments

L’Union européenne lance ces jours-ci ESNATS, un vaste programme de recherche en toxicologie, basé sur l’étude de cellules souches embryonnaires humaines. A l’Université de Genève (UNIGE), une équipe dirigée par le prof. Karl-Heinz Krause a décroché le volet neurotoxicologique de cet ambitieux projet, qui vise l’amélioration des tests de toxicité médicamenteuse, pour une plus grande sécurité des patient-e-s. Avec un budget de 1 150 000 francs suisses pour cinq ans, Olivier Preynat-Seauve fera notamment cultiver du tissu nerveux différencié, à partir de cellules souches embryonnaires humaines. Dans un second temps, les scientifiques élaboreront des technologies pour rendre détectable, à grande échelle, le poison contenu dans les molécules testées.

Pour développer de nouvelles substances thérapeutiques, la pharmacologie investit des moyens considérables. Produire un nouveau médicament est parfois si onéreux qu’il n’est pas rare que des recherches, pourtant très avancées, n’atteignent pas la phase d’expérimentation. Quand elle a lieu, celle-ci repose entre autres sur l’expérimentation animale, coûteuse elle aussi, et insuffisante lorsqu’il s’agit d’attester l’innocuité des médicaments ou de prédire leur toxicité. Car, en dépit des similitudes biologiques rapprochant certaines espèces de la nôtre, une molécule ne déclenchera pas nécessairement la même réaction chez la souris ou chez le rat que chez l’homme.

Dans ce contexte, les cellules souches embryonnaires humaines promettent d’importants progrès pour la sécurité des patient-e-s. A terme, on peut imaginer qu’elles permettent de réduire d’au moins un tiers les tests sur les animaux.

Chercher tous azimuts
Dans cette perspective, ESNATS (pour Embryonic Stem Cell-Based Alternative Novel Testing Strategies), projet européen pionnier, a fixé des objectifs extrêmement pointus à plusieurs équipes réparties dans plusieurs pays. En Suisse, le laboratoire de l’UNIGE, dirigé par le prof. Karl-Heinz Krause, coordonnera le volet neurotoxicologique d’investigations, qui impliqueront aussi des équipes basées en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Israël.

Il y a souche et souche
Telles quelles, les cellules souches embryonnaires ne représentent qu’un matériau brut. Parce qu’embryonnaires, elles n’ont pas encore évolué en cellules spécifiques à chacun des organes et sont au stade «indifférencié» de leur développement. Elles intéressent les chercheurs parce qu’elles sont, en puissance, n’importe quel type de cellules. A l’UNIGE, l’équipe retenue par les experts européens travaillera plus particulièrement sur la spécification des cellules souches embryonnaires en cellules nerveuses humaines.

Tissu et fluorescence au programme
Maître assistant au Département de pathologie et d’immunologie de l’UNIGE, Olivier Preynat-Seauve s’est fait une spécialité de la différenciation des cellules souches embryonnaires humaines en tissu nerveux. Ainsi obtenu, «artificiellement», celui-ci constituera l’une des bases des tests de neurotoxicité qui seront élaborés. Pour ESNATS, le chercheur envisage donc la systématisation des procédés in vitro qu’il a mis au point, ainsi que la préparation d’une méthode utilisant la fluorescence, qui rendrait les poisons détectables.

Contacts:
Pour obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter
Karl-Heinz Krause, au +41 22 379 41 31 
Olivier Preynat-Seauve, au +41 22 379 41 42

29 mai 2008

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