Projets

Vulgarisation scientifique à l’école

Fiche de Projet
Réalisé par : Saskia Bindschedler et Pilar Junier (laboratoire de microbiologie), Clara Zemp (laboratoire de biologie de la conservation)
Membres : Arthur Schneiter, Valérie Wyssbrod
Contact : microbes.ecole@unine.ch
Cours : Service-Learning
Cursus : Bachelor Doctorat
Nombre d'étudiant-es : < 25
Innovations utilisées :
Développer des compétences
Faire gérer un projet
Problématique :
Responsabiliser
Faire créer
Faculté : Sciences
Institut : UniNE
Description du Projet
Situation de départ

L’apprentissage service ou « Service-Learning » se définit comme une stratégie d'enseignement et d'apprentissage liant services à la communauté et instruction, afin d’enrichir l'apprentissage, enseigner la responsabilité civique, et renforcer le service à la communauté. C’est un cours à choix proposé aux étudiant-es de Bachelor et aux doctorant-es en biologie à l’Université de Neuchâtel. Il fut initialement développé par le laboratoire de Microbiologie puis élargi par la participation du laboratoire de Biologie de la conservation. Ce cours traite principalement des micro-organismes, de leur biodiversité et de leur contribution positive ou négative aux autres organismes et aux écosystèmes.

L’objectif du format du cours est d’apprendre aux étudiant-es à vulgariser leurs connaissances académiques en proposant des activités pédagogiques à des élèves de 6 à 12 ans. Les étudiant-es, accueilli-es dans des écoles, développent ainsi leurs compétences en communication scientifique à destination du grand public et leurs compétences en enseignement.


Mise en place et déroulement du projet

L’organisation du cours fait appel à quatre parties prenantes : les enseignant-es universitaires, les étudiant-es, les enseignant-es scolaires et les élèves. Elle débute au semestre d’automne avec la recherche d’enseignant-es des écoles volontaires pour accueillir des étudiant-es au sein de leur classe au travers d’une circulaire d’information.

Au début du semestre de printemps, les étudiant-es rencontrent les enseignant-s universitaires afin de définir la thématique de l’année. Ils/elles forment ensuite des groupes afin de constituer ensemble un dossier d’apprentissage pour les élèves sur un des sujets proposés par les enseignants scolaires qui vont les accueillir (celui-ci doit concerner les micro-organisme) . Les groupes de travail sont libres de choisir le niveau de la classe dans laquelle ils/elles interviendront et contactent l’enseignant-e responsable.

Les étudiant-es préparent, de manière autonome, une stratégie de transmission des connaissances d'un sujet scientifique précis à un public non spécialiste. Le sujet scientifique abordé, ainsi que la manière de l’aborder, se fait via des discussions entre les étudiant-es universitaires, les enseignant-es des classes concernées, un-e encadrant HEP et les encadrant-es académiques afin d’impliquer l’ensemble des partenaires.

Les étudiant-es échangent avec l’équipe enseignante universitaire qui s’assure de la pertinence scientifique des activités sur le sujet choisi. Celles-ci visent à être ludiques et pédagogiques. Les projets peuvent, par exemple, proposer la réalisation de tunnel à trace pour mettre en évidence les déplacements des petits mammifères, l’observation de la faune à l’œil nu, à la loupe et au microscope ou encore un jeu de carte avec une explication ludique sur l’utilité écologique des espèces mal-aimées.

L’approche pédagogique est quant à elle assurée par les enseignant-es scolaires. Les étudiant-es leur proposent une activité durant laquelle leurs élèves pourront se familiariser avec de nouveaux concepts scientifiques (ou abordés superficiellement dans leur plan d’étude).

Lors du développement du projet, les séances magistrales sont optionnelles. Elles sont cependant souvent suivies par les étudiant-es car elles sont source d’échange et de discussion entre les groupes de travail et l’équipe enseignante universitaire ce qui enrichit les processus de réflexion et de création.

L’évaluation finale prend la forme d’un contrôle continu noté selon la répartition suivante (grille d’évaluation spécifique à 2022) :

  • rendu d'un dossier complet des activités, contenant les modèles à imprimer ainsi que la marche à suivre pour les réaliser (40% de la note, note de groupe) ;
  • participation en tant que conseil scientifique à l’élaboration d'un scénario pour une capsule vidéo professionnelle de vulgarisation scientifique (30% de la note, note de groupe) ;
  • préparation d’un questionnaire à l’attention des élèves pour évaluer l’acquisition de connaissances (20% de la note, note de groupe) ;
  • feed-back de la part de l’enseignant-e de la classe avec laquelle les interactions ont eu lieu (10% de la note, note individuelle).

Enfin, les questions suivantes sont envoyées aux enseignant-es des cycles afin d’évaluer les étudiant-es :

  • communication avec vous et prise en compte de vos suggestions/remarques ;
  • communication avec les élèves, en particulier capacité à amener les concepts scientifiques et les expliquer, voire à les réexpliquer dans le cas où une/un élève n’a pas compris ;
  • pertinence des concepts abordés ;
  • prganisation des séances et habilité à les mener du début à la fin ;
  • aspects ludiques versus pédagogiques des approches utilisées et adéquation avec le message qu’elles/ils ont cherché à faire passer ;
  • autres remarques/commentaires.

Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

Un guide pratique de mise en place d’un cours de service learning a été rédigé par l’unine. Après avoir défini le service-learning, le guide recense les points importants à garder en tête avant de développer son activité, les étapes de mises en place d’un tel cours et les aspects à prendre en compte en termes d’adaptation au cursus académique et aux objectifs d’apprentissage.

L’adoption de la pédagogie par projet en groupe permet de concrétiser l’application des connaissances et de renforcer des compétences transversales. Ce mode d’organisation permet de responsabiliser davantage les étudiant-es du fait de l’implication des tierces parties (les enseignant-es et les élèves) et de leurs attentes par rapport au projet. La plus-value du cours est un résultat concret, tangible, utilisable et utile pour d’autres personnes. 

Néanmoins, ce type d’organisation de cours nécessite une communication renforcée et une coordination solide entre toutes les parties prenantes.  Le projet demande également un suivi régulier de la part de l’équipe enseignante universitaire, un tissage des liens entre les différentes parties prenantes et le maintien de la motivation des étudiant-es impliqué-es dans le projet.


Avis des étudiant-es

« La répartition au niveau des pourcentages pour la note finale pourrait se faire de façon plus logique (l'enseignant officiel qui assiste aux cours des élèves du service learning devrait avoir une plus grande valeur) - pouvoir assister à un cours d'observation des élèves et se présenter rapidement avant de prendre en charge la classe serait un plus (apprendre leur prénom, voir les caractères de chacun et s'apercevoir des différences de niveau dans leur connaissance) - la fiche d'autorisation pour les photos pourrait être mieux formulée (certains ne savait pas où mettre "OUI ou NON") »

« Le projet est très intéressant. Néanmoins, considérant la charge de travail que la mise en place des sessions nous demande, je trouve que les rendus supplémentaires sont de trop. Le rendu d'un seul travail de rédaction (dépliant ou contribution article scientifique) aurait été suffisant. Aussi, considérant le temps que le service learning nous demande, il perturbe grandement notre contribution aux APPII avec nos groupes respectifs. Certains responsables des APP ont également été suppris du fait que nous devions réaliser ce projet en parallèle, ce dernier prenant une place considérable dans nos agendas. Par conséquent, ce cours s'inscrirait mieux au semestre 5. »

« Une opportunité à saisir. Une expérience de vie et professionnelle. Seul bémol, un manque de suivit régulier. »

« Ma motivation première pour ce cours de service learning est mon envie de travailler à l’école en tant qu’enseignante en sciences de la nature. En effet, préparer des séances du début à la fin est une bonne entrée en matière et m’a permis de me réconforter dans mon choix de métier. Je voulais également voir si j’avais les capacités de transmettre les connaissances acquises durant le bachelor à des enfants. En effet, il n’est pas toujours simple de vulgariser ce que l’on sait afin que ce soit abordable pour tout public, ce cours nous permet de le faire et ceci est une bonne occasion pour nous. Les retours que nous avons eu des enfants sont encourageants et apportent de la confiance, ceci me fait donc penser que je me dirige sur la bonne voix en termes de choix de carrière. »

« J'ai décidé de participer à ce projet car j'aime beaucoup travailler avec les enfants et je trouve très intéressant d'avoir la possibilité de suivre un cours de ce type dans le cadre de mon Bachelor. Je pense qu'il est très important d'apprendre à transmettre des notions souvent complexes à comprendre d'une manière simple et accessible à tous. Je me suis souvent retrouvé à vouloir expliquer certains concepts que j'ai appris pendant mes cours universitaires sans pouvoir trouver la meilleure façon de m'expliquer de manière claire et simple. Je pense que ce cours a été un bon exercice pour essayer de m'exprimer de manière plus claire, afin que dans ce cas les enfants pourraient comprendre ce que je voulais leur transmettre. Je ne sais toujours pas ce que j'aimerais faire après l'université, mais je pense que dans tous les domaines, il est important d'apprendre à transmettre ses connaissances et ses pensées. Travailler dans des classes avec des enfants a également été un moyen de redécouvrir la créativité que nous ne devons pas forcément utiliser dans les autres cours, connaître de nouvelles personnes et faire des nouvelles expériences très enrichissantes. »

Fichiers multimédias annexes