Les chiffres

Le nombre d’animaux utilisés à des fins scientifiques à l’Université de Genève est déclaré chaque année aux autorités cantonales et fédérales. Les données provenant de chaque canton sont ensuite publiées sur le site de l’Office Fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).

Les expériences sur les animaux sont classées par degré de gravité. Selon le principe des 3R, il faut limiter autant que possible la contrainte infligée aux animaux, par exemple: en utilisant les techniques les moins contraignantes selon l’état de connaissance actuel, en procurant les analgésiques et anesthésiques adaptés, en surveillant l’état des animaux.

L’échelle de contrainte

En 2024, 9% des animaux utilisés à l'UNIGE ont subi une contrainte sévère, 48% une contrainte moyenne, 34% une contrainte légère, et 9% aucune contrainte. 

9 % - Degré 0 - Absence de contrainte

Le degré de gravité 0 est attribué lorsqu’il y a absence de contrainte, comme les études observationnelles ou les études post-mortem. Exemples: observation du comportement, analyse de tissus post-mortem.

34% - Degré 1 - Contrainte légère

Le degré de gravité 1 est attribué en cas de contrainte légère, par exemple des douleurs ou des dommages légers et de courte durée.
 Exemples: prises de sang répétées dans un laps de temps de 24h.

48% - Degré 2 - Contrainte moyenne

Le degré de gravité 2 est attribué en cas d’interventions et manipulations sur des animaux qui occasionnent aux animaux des douleurs, des maux ou des dommages soit de degré moyen et de courte durée, soit légers et de durée moyenne à longue, soit une anxiété moyenne de courte durée, soit une perturbation importante et de durée courte à moyenne de leur bien-être général. Exemples: greffe d’îlots pancréatiques sur animaux diabétiques, autres chirurgies.

9% - Degré 3 - Contrainte sévère

Le degré de gravité 3 est attribué lorsque la contrainte est sévère. Exemples: modèles animaux de sclérose en plaques, chirurgies cardiaques.

Les chiffres de l'année 2024

Type d'animal Nombre d'animaux
Souris 31'557
Rats 881
Poissons 549
Reptiles 233
Oiseaux* 58
Lapins 26
Autres petits mammifères** 25
Porcs - Miniporcs 22
Total 33'351

* Oeufs fécondés de poules utilisés avant éclosion, comptabilisés comme "oiseaux"

** Souris épineuses, hérissons, tenrecs

 

 

33'351 animaux ont été utilisés en expérience en 2024; 95% de ces animaux étaient des souris. 40% étaient génétiquement modifiés; le poisson-zèbre, la souris, le rat, le serpent et le lézard sont les espèces avec des lignées génétiquement modifiées utilisées à l’UNIGE. Ces animaux ont été utilisés par 90 groupes de recherche, détenteurs de 299 autorisations au total, dont 219 effectivement utilisées. À noter que certaines autorisations actives n’ont pas mené à l’utilisation d’animaux durant l’année.

82'674 animaux ont été élevés ou importés dans les animaleries en 2024. Dans le cas de la souris et du rat, ce nombre représente les animaux sevrés 21 jours après la naissance; dans le cas des poissons, il s’agit d’animaux qui se nourrissent par eux-mêmes (pour le poisson-zèbre, espèce de poissons la plus utilisée en recherche: à partir de 5 jours après fécondation de l’oeuf).

64% des rats, 48% des souris, 4% des poissons élevés ou importés ont été utilisés pour des expériences. Ces différences entre nombre d’animaux utilisés en expérience versus nombre d’animaux élevés s’expliquent principalement par le nombre élevé de lignées génétiquement modifiées de souris et poissons, qui nécessitent un effort d’élevage important. Dans le cas des poissons, le faible rapport s’explique par le fait que la plupart des expériences sont effectuées sur des individus âgés de moins de 5 jours. En effet, en accord avec l’Ordonnance pour la protection des animaux (OPAn), les larves de poissons qui ne se nourrissent pas encore par elles-mêmes peuvent être utilisées sans demander une autorisation aux autorités cantonales, c’est pourquoi elles ne sont pas répertoriées dans les statistiques sur l’expérimentation animale. En revanche, les animaux adultes élevés uniquement pour produire ces larves sont comptabilisés dans les animaux élevés.

Le nombre d’animaux utilisés pour des expériences a augmenté en 2024 (+8.5% par rapport à 2023). En termes absolus, cette augmentation s’observe essentiellement chez les souris (+11.3%, +3215) sans que cela soit spécifique à un type de recherche : en moyenne, le nombre de souris utilisé dans une autorisation a augmenté de 157 à 174. Le nombre de groupe de recherche utilisant des souris est similaire à 2023, ainsi que le nombre moyen d’animaux par autorisation toutes espèces confondues (153 en 2024 et 148 en 2023). En revanche, le nombre d’autorisations ayant effectivement utilisé des animaux en 2024 a augmenté par rapport à 2023 (219 autorisations en 2024 contre 208 en 2023) et peut expliquer en partie cette augmentation du nombre total d’animaux utilisés en expérience.

En parallèle, le nombre d’animaux élevés/importés a diminué de 8.8% par rapport à 2023. En ce qui concerne les animaleries de la Faculté de médecine, ceci s’explique principalement par une réorganisation et une centralisation de l’élevage, stratégie qui a pour but de réduire le nombre d’animaux produits mais non-utilisés en expériences, afin de respecter les principes des 3R. Le nombre d’animaux élevés/importés a également diminué en Faculté des sciences.

En 2024, la proportion d’animaux ayant subi des contraintes sévères (degré de gravité 3) est restée stable par rapport à 2023 et 2022 (9%). Depuis 2018, une hausse progressive du pourcentage des animaux en degré 3 a été observée à l’UNIGE, ainsi qu’au niveau national. Ceci s’explique en partie par l’entrée en vigueur fin 2018 d’une nouvelle classification appliquée depuis à toutes les nouvelles autorisations délivrées ; p.ex. des procédures précédemment considérées comme étant de degré 2 sont désormais considérées comme degré 3. Ceci s’applique particulièrement dans le domaine des neurosciences, qui représente une part importante des recherches menées à l’UNIGE et qui toutefois n’a pas vu le nombre d’animaux utilisés augmenter ces dernières années. Depuis 2022, toutes les autorisations utilisent désormais la nouvelle classification, amenant dès lors à une stabilisation des répartitions par degré de gravité.

Les expériences sur animaux à l’UNIGE sont effectuées dans le cadre d’une grande variété de thématiques ainsi que pour la formation de base et continue des expérimentateurs/trices et des médecins. En 2024, la majorité des animaux ont été utilisés dans des études portant sur l’oncologie et le système immunitaire (41%) ainsi que sur les neurosciences (32%). 14% des animaux ont également été inclus dans des recherches portant sur le métabolisme et la physiologie générale ; les 13% restant sont répartis dans les domaines tels que les maladies infectieuses, la biologie fondamentale ou la formation.

Les statistiques par années