2014

Villes durables: la preuve par le terrain

0
Quels sont les scénarios de développement durable pour les villes au XXIe siècle? Cette question a servi de fil conducteur à un groupe de six étudiants du Master universitaire en sciences de l’environnement (MUSE) ayant eu l’opportunité d’observer in situ les transitions urbaines et de tirer les enseignement sur le plan environnemental et de développement durable dans deux cas emblématiques: Abu-Dhabi et Los Angeles. L’atelier multi-sites et international «Urban Futures» s’est déroulé sur trois semaines en mai dernier dans la continuité du cours «Global Cities» du MUSE. Après des sessions de préparation à Genève, les étudiants sont partis en observation dans les deux villes, deux séjours ponctués par de nombreuses visites de sites et d’échanges avec des étudiants, enseignants et praticiens locaux.

«Los Angeles et Abu Dhabi présentent deux approches très différentes à la transition vers la ville écologique et durable, explique Alexandre Hedjazi, chercheur à l’Institut des sciences de l’environnement et responsable de l’atelier. Ce sont les meilleures illustrations de l’étalement urbain avec son  cortège d’externalités environnementales. Depuis quelques années, la nouvelle prise de conscience sur le plan environnemental a néanmoins orienté les deux villes vers de nouvelles trajectoires. Une multitude d’initiatives et recours aux incitations et technologies nouvelles font de ces deux villes des champs d’observation incontournables.  La conception de la ville neutre en carbone à MASDAR - Abu Dhabi et le concept de "retrofit urbain" à Los Angeles sont des formidables laboratoires pour observer l’évolution des approches innovantes en matière de développement urbain durable.»

Avec MASDAR, son projet de ville futuriste, Abu Dhabi s’est lancée à corps perdu dans l’éco-technologie selon Alexandre Hedjazi. Inspiré des techniques traditionnelles tout en faisant recours aux nouveaux matériaux et intégrant des nouvelles formes urbaines, MASDAR est devenue la vitrine de la ville d’Abu Dhabi en matière de durabilité. «Cette approche technologique a toutefois le défaut, de laisser en arrière plan la participation des citoyens dans le développement de leur environnement urbain», relève Alexandre Hedjazi.

0
Symbole d’un développement urbain incontrôlé, Los Angeles a effectué sa mue environnementale il y a environ une vingtaine d’années à l’aide des nouveaux outils d’urbanisme et une régulation plus contraignante. Coincée entre l’océan Pacifique et les montagnes, avec un climat quasi aride, la conurbation californienne est devenue le centre de gravité du commerce avec l’Asie et compte toujours parmi les villes les plus polluées des Etats-Unis. Néanmoins une multitude d’initiatives publiques et privées ont permis de renverser la tendance et réduire l’empreinte écologique excessive de la métropole. L’approche à l’urbanisme durable y est basée sur le développement des transports en communs, la promotion de l’efficience hydrique et énergétique, la renaturation des sites pollués (ex. Los Angeles river) et la sensibilisation de la population. Une évolution favorisée, dans ce cas, par la forte implication citoyenne, contrairement à l’approche descendante en gouvernance urbaine à Abu Dhabi.

Bénéficiant du soutien du Rectorat de l’UNIGE et du Service des relations internationales, cet atelier en développement urbain durable a été organisé en partenariat avec University of California Los Angeles (UCLA) et sera réédité en hiver 2015.

22 juillet 2014
  2014