La phagocytose, c'est-à-dire la capacité d'une cellule à engloutir de grosses particules, joue un rôle clé dans les réponses immunitaires. Les cellules immunitaires utilisent ce processus pour détruire les éléments indésirables qui, autrement, nous rendraient malades. Pour former des invaginations de la membrane cellulaire capables d'engloutir des agents pathogènes, à savoir les cupules phagocytaires, les cellules doivent réorganiser à la fois leur cytosquelette et la composition en lipides de leur membrane.

Deux nouveaux acteurs contrôlant la phagocytose

Dans une récente étude publiée dans le Journal of Cell Science et réalisée dans le cadre de la thèse de doctorat du Dr Mayis Kaba, les scientifiques du laboratoire du Pr. Nicolas Demaurex et du laboratoire de la Pre Paula Nunes-Hasler ont démontré pour la première fois le rôle de deux protéines de transfert de lipides, Nir2 et Nir3, dans le processus de phagocytose. Les équipes de recherche ont découvert que Nir2 et Nir3 sont recrutées près des cupules phagocytaires afin de générer une composition lipidique appropriée. Ces changements dans la composition lipidique agissent comme des signaux cellulaires et entraînent des changements dans l'architecture du cytosquelette qui favorisent la fermeture des cupules phagocytaires.

En utilisant des techniques d'édition de gènes, les scientifiques ont confirmé que l'absence de Nir2 et de Nir3 entraînait des modifications de la composition lipidique de la membrane cellulaire. Les cellules dépourvues de Nir2 et de Nir3 tentent à plusieurs reprises d'engloutir des particules, mais sans succès (voir le film ci-dessous), ce qui souligne le rôle essentiel de ces protéines dans la bonne marche de la phagocytose.