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Un microARN aux effets changeants

La pandémie mondiale d'obésité entraîne chez les personnes concernées des graves troubles métaboliques du foie. Lorsque la graisse commence à s'accumuler dans le foie, elle peut entraîner une inflammation et une fibrose du foie et un cancer peut se développer comme stade final. Après des décennies de recherche sur les mutations génétiques, les scientifiques recherchent maintenant d'autres altérations qui pourraient expliquer l'apparition et la progression de ces troubles. Certains minuscules acides nucléiques non codants appelés microARNs ouvrent des voies thérapeutiques prometteuses car ils régulent l'expression de centaines de gènes à la fois. Cependant, ni le réseau exact de protéines ciblées par chaque microARN, ni leurs mécanismes de régulation ne sont entièrement compris.

 

L'histoire du microARN-22

Un de ces microARNs, microARN-22, présente un intérêt particulier car il est fortement exprimé dans le foie. Dans leur récente étude publiée dans le Journal of Personalized Medicine, des scientifiques du laboratoir du Prof. Michelangelo Foti ont découvert que le microARN-22 régit des aspects clés du métabolisme du foie. Sa régulation fine de tout un réseau de gènes impliqués dans le métabolisme des graisses et des sucres pourrait expliquer son rôle dans les troubles métaboliques du foie.

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La régulation fine de tout un réseau de gènes impliqués dans le métabolisme des graisses (lipides) et des sucres (glucose) par le microARN-22 pourrait expliquer son rôle dans le métabolisme du foie. © Gjorgjieva et al. 2020, Journal of Personalized Medicine.

 

Quand le contexte importe

En étudiant plus en détail le rôle du microARN-22 dans les stades précoces des maladies métaboliques, les scientifiques du laboratoire du professeur Michelangelo Foti ont découvert que le microARN-22 ne fonctionne pas de la même manière dans tous les organes. Leurs travaux ont également montré que le rôle du microARN-22 change en fonction de l'alimentation ou de l'apport énergétique. En effet, l'absence de microARN-22 n'a pas d'impact négatif dans le cadre d'une alimentation normale, mais entraîne une accumulation exacerbée de graisses dans le foie lors d'un apport alimentaire riche en graisses.

 

Prochaines étapes

Cette importance du contexte et de l'organe concerné renforce la nécessité de ne pas conclure à l'effet thérapeutique d'une molécule sur la base d'une seule étude dans un organe particulier. Les chercheurs et chercheuses s'efforcent maintenant de comprendre comment les altérations du microARN-22 influent sur la progression des maladies métaboliques du foie vers le cancer du foie. Ils espèrent ainsi trouver de nouvelles pistes thérapeutiques pour lutter contre le développement du cancer du foie.

 

 

9 nov. 2020

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