MEMBRES

Stephan Eliez

Stephan Eliez est professeur ordinaire au Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de l'Université de Genève. Directeur de la fondation Pôle Autisme, il accompagne des familles et des enfants affectés par des troubles du développement tels que l'autisme, la psychose, le déficit d'attention ou encore différentes maladies rares, telles que la microdélétion 22.

Depuis plus de 25 ans, Stephan Eliez mène des études longitudinales sur des enfants à haut risque génétique de développer des troubles psychiques sévères. Ses recherches identifient des périodes critiques dans le développement du cerveau, pendant lesquelles des événements positifs ou négatifs peuvent influencer les symptômes psychotiques ou psychiatriques. L'identification de ces facteurs pourrait prévenir l'émergence de symptômes chez les personnes à risque. Les objectifs de recherche de Stephane Eliez sont d'évaluer les facteurs de risque et protecteurs, de développer des techniques de suivi et d'identifier les structures cérébrales impliquées pour permettre une identification précoce et des interventions préventives.

La psychiatrie digitale pour plus de précision

Dans la pratique clinique actuelle, les cliniciens psychiatres rencontrent régulièrement leurs patients pour évaluer les difficultés et les réponses à leurs traitements. Cependant, cette approche traditionnelle se limite aux éléments cliniques observables et est autant influencée par des facteurs subjectifs que par l'accès limité aux soins. Le groupe de Stephan Eliez développe une approche de psychiatrie digitale en utilisant des smartphones et des montres connectées pour interroger les patients dans leur vie quotidienne. Par exemple, des réponses à des questions ciblées, des mesures d'activité quotidienne ou de sommeil peuvent être récoltées. Cette approche permettrait de détecter précocement des changements dans l'humeur ou dans la perception de l'environnement, avec une précision qui dépasse les évaluations cliniques standards.


 

Intervenir sur les circuits cérébraux de la psychose

Ce projet du groupe de recherche de Stephan Eliez se concentre sur le lien entre l'altération des circuits neuronaux reliant le cortex préfrontal au système limbique et le développement de la psychose. Les données recueillies auprès de centaines de patients depuis leur enfance jusqu'à l'âge adulte sont analysées pour identifier des traitements neuroprotecteurs avec un effet bénéfique sur ces circuits. Des molécules spécifiques, telles que les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ou certains neuroleptiques, sont évaluées pour leur capacité à prévenir la détérioration intellectuelle et à réduire le risque de troubles psychiques lorsqu'elles sont administrées au début de la puberté. De plus, la stimulation extra crânienne non-invasive des régions frontales et temporales pendant des tâches cognitives axées sur la mémoire est évaluée pour sa capacité à conduire à la formation de nouvelles connexions neuroprotectrices. L’objectif est de déterminer si des sessions répétées de stimulation peuvent préserver les fonctions intellectuelles et avoir un effet bénéfique durable sur le long terme.