2022

55 millions pour développer les transports publics du futur

Le consortium européen ULTIMO, auquel participe l’UNIGE, va tester un service de transports publics autonomes et à la carte dans trois villes d’Europe, dont Genève.

 

Le consortium ULTIMO s’appuiera sur les résultats de l’étude AVENUE (image), menée entre 2018 et 2022 par l’UNIGE sur le site de l’Hôpital Belle-Idée (GE). Il déploiera un service de navettes autonomes dans trois villes pilotes en Europe. © Olivier Zimmermann


Des navettes automatiques, disponibles 24h sur 24, pour effectuer le parcours de son choix:  les services de transports publics autonomes – sans conducteur/trice ou autre personnel à bord – présentent de nombreux avantages. Mais leur déploiement à large échelle se heurte encore à des obstacles importants. Sur la base des travaux préliminaires du consortium H2020 AVENUE, menés entre 2018 et 2022, un nouveau consortium européen, auquel participe activement l’Université de Genève (UNIGE), passe à la vitesse supérieure: le projet Horizon Europe ULTIMO développera dans trois villes tests d’Europe, dont Genève, un service de minibus automatiques. Le projet sera doté d’un budget total de 55 millions d’euros sur quatre ans, dont 16 millions seront financés par la Confédération suisse et 24 millions par la Commission européenne.


Dès 2025 et pour une année, il est prévu que quinze minibus électriques sans conducteur/trice soient déployés à Genève, sur un périmètre qui reste à définir. Ces navettes d’une quinzaine de places assureront des parcours à la demande, porte-à-porte et 24h sur 24. Ce projet pilote, dirigé par le consortium européen ULTIMO auquel l’UNIGE participe, vise à mettre en place un réseau de transports publics autonomes grandeur nature. Il s’appuiera sur les résultats prometteurs du projet AVENUE, qui avait été dirigé par l’UNIGE entre 2018 et 2022 et mené sur huit sites tests en Europe, dont l’Hôpital de Belle-Idée, rattaché aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), et Meyrin.


«Le but d’AVENUE était d’étudier la faisabilité technique et économique d’un service de transport à la demande automatisé ainsi que les freins psychologiques potentiels à son utilisation. Celui d’ULTIMO sera de mettre au point un vrai modèle d’affaires répondant aux problématiques économiques, légales et sécuritaires concrètes d’un tel service», explique Dimitri Konstantas, professeur ordinaire et directeur de l’Information Science Institute de la Geneva School of Economics (GSEM) de l’UNIGE, coordinateur associé et directeur technique d’ULTIMO.


Ce consortium européen réunit vingt-trois partenaires issus de huit pays d’Europe. Parmi eux, huit suisses: l’Université de Genève (UNIGE), les Transports publics genevois (tpg), l’État de Genève, la start-up MobileThinking Sarl, les entreprises ArgYou SA et ZF-CV SA, et les associations Open Geneva et SAAM. Piloté par Deutsche Bahn AG et doté d’un budget de 55 millions d’euros sur quatre ans - 24 millions de la Commission européenne et 16 millions de la Confédération suisse, le reste du financement sera pris en charge par les différents partenaires industriels - le consortium déploiera ses activités dans deux villes tests, en plus de Genève: Kronach (Allemagne) et Oslo (Norvège). Quarante-cinq minibus seront mis en service au total.


Des réponses concrètes à des questions complexes

ULTIMO se consacrera tout d’abord à la résolution de problèmes très concrets: comment assurer la sécurité des passagers/ères et réagir, par exemple, en cas d’accident ou d’incivilités dans ces navettes sans personnel? Quels prix établir pour les billets lorsque les parcours sont à la carte? Quelles distances minimale et maximale fixer pour les destinations desservies? Comment adapter le cadre légal, qui ne permet actuellement pas la circulation de bus sans pilote à plus de 30km/h? Sans oublier les défis à relever pour standardiser la modélisation du territoire, afin qu’elle soit compatible avec les systèmes de guidage d’un grand nombre de véhicules, et ainsi optimiser les coûts techniques.


Le second volet du projet sera destiné à la concrétisation, sur le terrain, du service de transport autonome. A Genève, plusieurs types de navettes seront déployés afin de tester la compatibilité des systèmes. Partenaires de la première heure, les tpg précisent l’objectif poursuivi: «Parallèlement à la gestion quotidienne de la mobilité dans l’agglomération genevoise, nous réfléchissons aux transports publics du futur, déclare Denis Berdoz, directeur général des tpg. Nous avons la conviction que le véhicule autonome occupera une place grandissante dans le trafic à long terme. Ce projet ambitieux doit nous permettre d’acquérir des connaissances essentielles pour appréhender l’avenir.»


De son côté, Serge Dal Busco, conseiller d’État de la République et Canton de Genève chargé du Département des infrastructures, relève que «c’est une chance pour le canton de Genève et pour les tpg de participer à ce projet international d’avant-garde, qui peut permettre de renouveler et d’élargir utilement l’offre en transports collectifs dans le cadre des profondes évolutions que connaîtra notre mobilité au cours des années à venir.»


La mise en place à large échelle de transports publics autonomes présenterait de nombreux avantages. «En proposant un transport porte-à-porte, à la demande et accessible 24 heures sur 24, le service serait de meilleure qualité. Il permettrait en outre d’éviter des courses ayant une moindre fréquentation durant les heures creuses et donc de réduire certains coûts. Enfin, en répondant à la demande en temps réel, les phénomènes de file d’attente et d’engorgement aux abords des stations pourraient être évités. C’est un vrai changement de paradigme en matière de transports publics», conclut Dimitri Konstantas.

22 déc. 2022

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