Historique des fouilles

La petite ville de Hou et sa région immédiate n’ont jamais véritablement fait l’objet de fouilles d’envergure. Si W.M.Fl. Petrie y installa ses tentes, le temps d’une saison, ses travaux portèrent essentiellement sur les cimetières situés sur la frange désertique située entre Hou à l’ouest et Semaineh à l’est : ces nécropoles, d’époque prédynastique pour la majorité d’entre elles, s’étirent sur une zone d’une quinzaine de kilomètres. W.M.Fl. Petrie entreprit aussi quelques sondages à l’intérieur du fort romain de Hou pendant une dizaine de jours, mais ne travailla pas dans la ville elle-même. Les résultats de ces travaux furent publiés dans un livre : Diospolis Parva. The Cemeteries of Abadiyeh and Hu. 1898-9 (EEF), Londres, 1901.

En 1927, l'égyptologue belge, Jean Capart, mena une campagne de fouille d'une semaine dans la nécropole de l'ancienne cité : il y identifia une sorte de petit sanctuaire d'époque romaine en relation avec une nécropole d'ibis et de chiens momifiés. 

En 1958, une découverte fortuite eut lieu à la suite d’une inondation du Nil : les vestiges de bains hellénistiques datant du 2e siècle avant J.-C. apparurent à Hou, en bordure du fleuve. Si la découverte a été enregistrée, aucune fouille n’a alors été réalisée sur le site.

Entre 1975 et 1978, une mission de l’American Research Center in Egypt dirigée par James M. Robinson et T. Säve-Söderbergh effectua le relevé complet des tombes des hauts dignitaires de l’Ancien Empire situées à Qasr es-Sayyad, sur l’autre rive du fleuve. Les résultats furent publiés dans un ouvrage de T. Säve-Söderbergh intitulé The Old Kingdom Cemetery at Hamra Dom (El-Qasr wa Es-Saiyad), Stokholm, 1994. 

À la fin des années 1990 et au début des années 2000, durant quatre campagnes, des sondages furent menés par le Conseil Suprême des Antiquités égyptiennes sur la place du marché de Hou. En 2018 et 2019, nos collègues égyptiens ont également dégagé le bastion sud-ouest du fort romain et fouillé une partie de la nécropole s'étendant devant ses murs. 

L’unité d’égyptologie et copte de l’Université de Genève a conduit en 2009 une mission topographique et épigraphique, en coopération avec le Conseil Suprême des Antiquités égyptiennes. L’objectif principal de ce travail était de recenser l’ensemble des vestiges encore en place, de procéder à leur relevé topographique et épigraphique, et d’assurer leur préservation. Le but était de continuer ces travaux, mais la révolution de 2011 et certaines tensions dans la région en ont alors empêché la poursuite. En 2024, les travaux ont pu reprendre, avec une prospection permettant d'évaluer l'état général du site et de planifier les prochaines missions de terrain qui comprendront des fouilles et le relevé épigraphique et architectural des différents blocs de temples retrouvés à travers la petite ville de Hou.