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9 novembre 2012 - Conférence de David Romand

David Romand (CNRS, Paris, Laboratoire SPHERE, Sciences, philosophie, histoire) donnera une conférence sur le thème

La psychologie allemande du 19e siècle et les origines du paradigme neuro- cognitiviste

Vendredi 9 novembre 2012 - 10h - UNI MAIL - salle MR040

Résumé

L'objet de mon propos est d'explorer les tenants et les aboutissants de la pensée psychologique telle qu'elle s'est développée dans les pays de langue allemande entre 1820 et 1910 environ. En premier lieu, je m'attacherai à montrer que la psychologie allemande du 19e siècle peut être assimilée à un programme de recherche de type « cognitiviste », très proche, tant dans ses présupposés épistémologiques que dans ses résultats théoriques, des travaux neurocognitifs contemporains. Je défendrai ainsi l’idée que les origines de la pensée cognitiviste doivent être reconsidérées sur la longue durée, dans le contexte européen, et du point de vue de l’histoire de la psychologie elle-même. En deuxième lieu, je m'efforcerai de dégager les lignes directrices de la pensée psychologique allemande du 19e siècle.Je montrerai tout d'abord que cette dernière se fonde sur le postulat de "l’expérience immédiate", les psychologues de l’époque partant de l'idée que la recherche psychologique a pour objet tout ce qui s’offre effectivement à nous dans la conscience. J'insisterai ensuite sur le fait que la psychologie allemande du 19e siècle est une doctrine mentaliste qui participe d’une approche «objectivisante» des phénomènes mentaux, la question étant ici de pouvoir rapporter l’apparente indétermination de la vie psychique au jeu complexe d’états mentaux bien définis, les représentations.Je soulignerai en outre que la pensée psychologique allemande de l’époque coïncide avec la formalisation de tous les grands thèmes de ce que l’on a aujourd’hui coutume d’appeler la philosophie de l’esprit. Enfin, je montrerai qu'elle s’inscrit dans un rapport nouveau aux autres champs disciplinaires, les sciences de la nature, mais aussi et surtout les sciences de l’esprit dont elle a constitué le véritable "cadre épistémologique" entre 1850 et 1910 environ. En troisième et dernier lieu, j'apporterai un certain nombre de développements sur la notion représentation (Vorstellung), le concept structurant de la psychologie allemande du 19e siècle, en montrant que les propriétés et les fonctions de cet objet psychologique ressortissent à des préoccupations très similaires à celles du neurocognitisme actuel.

5 novembre 2012
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