Thèses

Projet de thèse - Lucile Maertens

"Le multilatéralisme onusien à l’heure du changement climatique : quelle place pour la sécurité environnementale ?"


Ce projet porte sur le processus de sécurisation de l’environnement au sein de l’Organisation des Nations Unies. Ce choix se justifie tant empiriquement que théoriquement.

Tout d’abord, l’ONU semble être un acteur privilégié pour aborder la sécurité environnementale. D’une part, cette notion s’applique à trois niveaux – dans le cadre de la sécurité des Etats, dans celui de la sécurité humaine et dans celui de la protection de l’environnement – dans lesquels l’ONU est investie. D’autre part, le caractère universel de la question environnementale et l’impossibilité d’une gestion exclusivement nationale, combinés à l’interdépendance des acteurs sur une scène internationale en pleine mondialisation, font de la sécurité environnementale un enjeu de sécurité collective dont l’ONU a la charge. En outre, comme évoqué précédemment, l’ONU a la possibilité d’agir à la fois sur le plan global et sur le plan local. Or, si la lutte contre les menaces environnementales rencontrées par les Etats et les populations doit être abordée à l’échelle globale, les problèmes environnementaux à proprement parler doivent bien souvent être réglés à l’échelle locale. Enfin, alors que les Etats élaborent bien souvent leur politique à court terme, les organisations internationales sont chargées de produire une certaine prévisibilité sur la scène internationale afin de favoriser la coopération. Elles doivent donc mener une réflexion sur un temps plus long. Or, la question environnementale et plus particulièrement celle du changement climatique s’inscrivent dans cette dynamique de long terme qui exige des sacrifices présents pour prévenir des risques futurs non nécessairement visibles aujourd’hui.

Sur le plan théorique, cette recherche s’inscrit dans deux champs sous-disciplinaires des Relations internationales qu’elle tente de croiser et d’enrichir : les études sécuritaires et les recherches portant sur le multilatéralisme. Or, si les études portant sur l’ONU et le multilatéralisme global, d’un côté, et sur le processus de sécurisation et la sécurité environnementale, de l’autre, sont nombreuses, aucune recherche ne traite, de manière transversale, ces deux sujets. En outre, à partir de ce cas empirique, ce projet vise à compléter la littérature disponible sur ces thématiques en s’intéressant aux aspects suivants, jusqu’alors non traités et pourtant cruciaux pour l’avancement de la théorisation en matière de sécurisation : la sécurisation à l’échelle internationale ; les organisations internationales comme acteurs sécurisants ; les stratégies sous-jacentes au processus de sécurisation ; l’hybridation des agendas politique et scientifique dans le processus de sécurisation ; les différentes facettes du multilatéralisme inclusif. Il s’agira donc de combler le vide en matière d’études empiriques transversales portant sur la sécurité environnementale et l’ONU, et de contribuer à l’avancement de la théorisation en termes de sécurisation et de multilatéralisme complexe et inclusif.

Ainsi, la principale question de recherche à laquelle mon projet tend à répondre est donc la suivante : comment le multilatéralisme onusien intègre-t-il l’environnement dans sa conception et sa gestion de la sécurité et quelles en sont les conséquences pour l’organisation et pour le renouvellement du multilatéralisme global?

Contact:

Rattachements :
Sciences Po Paris / Centre d’études et de recherches internationales (CERI)
Université de Genève, Département de science politique et de relations internationales
Allocataire du Ministère de la Défense français, Délégation Générale de l’Armement / Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM)

Organisme financeur :
Ministère de la Défense français, Délégation Générale de l’Armement

Durée : octobre 2010-octobre 2014
(inscription à l’UNIGE d’octobre 2011 à octobre 2012)