Projets

Marche-transect

Fiche de Projet
Réalisé par : Pauline Plagnat Cantoreggi
Membres : Ian Florin, Martin Shaeffler
Contact : Pauline.Plagnat@unige.ch
Cours : Atelier Interdisciplinarité
Cursus : Master
Nombre d'étudiant-es : 50 - 100
Innovations utilisées :
Simuler une situation
Problématique :
Rendre actif
Faculté : Sciences
Institut : ISE
Description du Projet
Situation de départ

Les sciences de l’environnement sont un domaine scientifique où une problématique doit être appréhendée de manière globale. Le regard d’expert-es provenant de disciplines diverses est donc essentiel pour bien comprendre les enjeux et les thématiques associées. C’est pourquoi, au sein de cet atelier, les étudiant-es sont incité-es à initier un dialogue interdisciplinaire dans le cadre d’une approche par résolution de problème et de réalisation de projet.


Mise en place et déroulement du projet

L’objet principal de l’atelier tient en la réalisation d’un projet interdisciplinaire par le biais d’une observation de terrain nommée « marche-transect ». Chaque étudiant-e va explorer un lieu en endossant un rôle défini avec une vision disciplinaire spécifique. Puis, les étudiant-es en groupes effectuent un travail de mise en commun des différents points d’intérêts relevés. 

Au cours des premières séances, l’enseignante fournit les outils théoriques concernant les aspects épistémologiques et méthodologiques de l’interdisciplinarité. Les étudiant-es sont également introduit-es aux principes et outils du travail en équipe, ainsi qu’aux fondements de la communication orale et du feedback constructif. Les étudiant-es ont la possibilité de réaliser un travail réflexif sur l’interdisciplinarité et leur propre contribution à celle-ci, s’ils/elles le souhaitent. 

Lors des séances suivantes, un thème général est donné (ex., l’arbre en ville). Au cours d’un brainstorming, les étudiant-es font l’état de leurs compétences académiques sur la thématique. Du fait de la diversité de leur formation de base (biologie, politique, géographie, médecine, linguistique, etc.), les compétences sont très diverses. Les compétences génériques personnelles des étudiant-es sont également prises en compte (créativité, connaissance de la ville, conduite d’entretiens, etc.) Les étudiant-es se regroupent ensuite par compétences et sont réparti-es afin de former des groupes de travail de 5 à 6 étudiant-es. L’objectif est pour les étudiant-es de comprendre l’intérêt de ces différentes compétences et de comment elles peuvent s’articuler au sein d’un groupe.

Chaque groupe se voit ensuite attribuer un tronçon du trajet prédéfini par l’enseignante. Chaque membre du groupe pratique alors une première fois seul la « marche-transect » récoltant les données selon le rôle qu’il s’est vu attribuer en rapport avec ses compétences propres avant de partager ses observations avec ses camarades. À la suite de cette marche débute la mise en commun au sein du groupe des différents regards disciplinaires apportés par chacun. Puis, chaque groupe détermine la problématique sur laquelle il va se centrer et les solutions à apporter. Le groupe présente oralement leur projet lors de la dernière journée aux autres groupes qui lui feront un retour constructif (feedback par les pairs à l'aide d'une grille d'évaluation).

L’évaluation est constituée d’un travail réflexif individuel sur le projet de groupe (une synthèse de 800 mots), le feedback constructif donné par les pairs, une réflexion sur ce feedback ainsi qu’une réflexion analytique sur le travail interdisciplinaire argumentée et comportant des références bibliographiques.


Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

L’enseignante souligne le fait qu’il est important de bien cadrer les discussions sur les compétences et d’aider les étudiant-es à les définir. Il faut amener les étudiant-es à être capables de se montrer très réflexif/ves sur leur propre discipline et à faire la différence entre compétence et outils. 

Il est important de valoriser le feedback par les pairs, certains étudiant-es ont tendance à le dénigrer au profit du feedback de l’enseignant ce qui peut s’avérer très chronophage.


Avis des étudiant-es

Suite à une enquête auprès des étudiant-es, il ressort que les objectifs de départ sont atteints. Les étudiant-es confirment la nécessité de faire l’expérience de l’interdisciplinarité par un exercice pratique et « réaliste ». Cet exercice a largement favorisé la réflexivité tant par rapport à leurs compétences et leurs disciplines que par leur place au sein de groupes de travail. Ils/elles apprécient également particulièrement d’avoir acquis des outils de communication favorisant l’écoute et le feedback constructif dès le début de leur cursus. Enfin, ils/elles soulignent l’importance d’avoir un exercice hors mur en début de master, qui permet de créer un esprit de cohorte.

« Cet atelier nous a appris à mieux se comprendre et se connaître, à percevoir nos propres limites et celles des autres. Par la formation des groupes par les enseignants, nous n’avions pas le choix que de nous conformer à cette décision et de travailler ensemble, de trouver un compromis, ce qui a été une superbe expérience. Car ce travail n’était pas seulement interdisciplinaire par les différentes matières mises en commun, mais bien aussi dans son essence même, à travers la confrontation des différents caractères et personnalités. »

« Il s’agit d’un atelier tout à fait adéquat pour commencer ce master. Cela permet de se rendre compte des disciplines avec lesquelles nous allons travailler. Le côté pratique est appréciable : une présentation purement théorique de l’interdisciplinarité serait rapidement ennuyeuse et resterait abstraite. La cohésion sociale que l’atelier permet entre les étudiant-es est particulièrement appréciable. »

Fichiers multimédias annexes