Projets

Serious Game

Fiche de Projet
Réalisé par : Laurent Matthey
Membres : Marta Alonso
Contact : Laurent.Matthey@unige.ch
Cours : Atelier de projet urbain 
Cursus : Master
Nombre d'étudiant-es : 25-50
Innovations utilisées :
Simuler une situation
Problématique :
Rendre actif
Faculté : SDS
Description du Projet
Situation de départ

Depuis une vingtaine d’années, la pratique de l’urbanisme s’est sensiblement modifiée. La conduite d’un projet urbain s’apparente désormais à une gestion de projet complexe nécessitant de plus en plus de compétences en ingénierie de projet. Face à ce constat, le Master en développement territorial de l’Université de Genève était désireux d’adapter ses méthodes pédagogiques pour la formation des futurs aménagistes, urbanistes et autres agents de la planification. Le choix a été fait de s’orienter vers des stratégies d’apprentissage par problème et de jeu de rôles en proposant aux étudiant-es une simulation (un mode d’enseignement régulièrement utilisé en faculté de Médecine) pour favoriser un  « savoir agir » permettant de mobiliser et combiner une variété de connaissances, procédures et ressources. 

Un fonds obtenu en 2017 a permis de répondre à cette attente avec le développement d’un serious game (jeu sérieux) par la Haute école d’ingénierie et gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) dédié à la gestion de projet de développement territorial. 


Mise en place et déroulement du projet

Ce serious game est une simulation de la vie professionnelle dans un bureau d’urbanisme. Son utilisation par l’équipe enseignante peut être adaptée en fonction du niveau des étudiant-es, du format de cours et des objectifs pédagogiques.  

Concrètement, l’étudiant-e plongé-e dans cette simulation reçoit via la plateforme un courriel avec la description d’un projet d’urbanisme. À partir de là, c’est à lui/elle d’aller solliciter les différents acteurs du jeu pour récolter divers documents qui l’aideront à mener à bien sa mission jalonnée par des étapes critiques. Tout au long du jeu, des évènements surviennent semaine après semaine et l’étudiant-e est amené-e à faire des choix, prendre des décisions qui vont avoir un impact sur le scénario et la conduite du projet. Par exemple, on peut décider dès le début d’aller faire une visite sur le site ou choisir de s’y rendre plus tard. Les actions possibles à chaque étape du projet sont limitées par un budget temps de sorte que, comme dans la réalité, il n’est pas possible de tout faire. Il est donc important donc pour l’étudiant-e de faire preuve d’esprit critique et d’allouer ses ressources aux tâches qui lui paraissent les plus importantes. 

La temporalité et le jeu d’acteurs sont réalistes dans cette simulation, deux éléments qui sont très compliqués à mettre en place dans le cadre d’un vrai projet présenté en cours. D’une part car un projet d’urbanisme peut durer des années et d’autre part, car il peut y avoir beaucoup d’acteurs impliqués (ce qui rend compliqué de tous les inviter à témoigner lors d’un cours). Dans le cadre de l’atelier de projet en urbanisme par exemple, les étudiant-es répondent à une demande réelle d’une commune ou d’un canton. Ils/elles sont amené-es à produire un diagnostic territorial puis à proposer un projet d’aménagement d’un site. Dans le cadre du partenariat, la collectivité publique s’engage à déléguer des personnes pour suivre les projets aux différentes étapes clefs. En parallèle, les étudiant-es peuvent profiter du jeu de simulation pour expérimenter toutes les étapes de la gestion d’un projet d’urbanisme, qui ne peuvent pas être abordée dans les limites d’un atelier semestriel.

Les étudiant-es jouent au jeu en équipe pendant la semaine de lecture. En fonction des discussions qui ont lieu au sein des groupes, le temps de jeu est de 4 à 5h. Une option du jeu permet d’envoyer des commentaires aux étudiant-es pendant ils/elles jouent. Un débriefing par équipe se fait en séance, les étudiant-es racontent le processus, argumentent leurs décisions et obtiennent un retour de la part de l’équipe enseignante. Ils/elles ont la possibilité, par la suite, de rejouer afin d’explorer et de mesurer l’impact de chaque décision sur la suite du jeu. 


Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

Un serious game est un projet d’envergure, en plus du coût financier lié au développement technique, il faut prévoir un temps conséquent pour monter les scénarios (rédaction d’une cinquantaine de pages). En contrepartie, cette simulation peut devenir l’élément central d’un cours avec les apports théoriques et les activités pédagogiques qui vont pouvoir s’articuler autour.

L’énorme plus-value d’un serious game de ce type est de pouvoir émuler un projet dans son entier à des fins pédagogiques. Cela permet aux étudiant-es d’avoir une vision holistique de la conduite d’un projet et leur permet de les faire raisonner, prendre des décisions au plus proche de situations professionnelles réelles. Les étudiant-es ont ainsi l’occasion de mettre en pratique leurs connaissances théoriques pour développer des compétences métiers. 

Le fait de jouer en groupe permet de stimuler la pratique réflexive et l’apprentissage par les pairs. Il est important de donner un feedback aux étudiant-es sur leur parcours au travers du jeu et de leur donner la possibilité de rejouer pour apprendre de leurs erreurs. 

Fichiers multimédias annexes