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Nader Perroud

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Nader Perroud a étudié la médecine et la psychiatrie à Genève et à Londres pour approfondir sa compréhension du comportement humain. Avec 20 ans d’expérience professionnelle en tant que chercheur en neurosciences, mais aussi en tant que psychiatre et psychothérapeute, il a acquis une grande compréhension des mécanismes de dysrégulation présents dans le trouble de la personnalité borderline (TBP) et le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) chez l’adulte. Il est actuellement Professeur associé au Département de psychiatrie de l’UNIGE et à l’Université Dalhousie au Canada. Il travaille également comme médecin adjoint agrégé et responsable de  l’Unité des troubles de la régulation émotionnelle aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

Nader Perroud s’intéresse particulièrement aux personnes qui ont des difficultés à réguler leurs émotions et qui présentent un niveau élevé d’impulsivité. C’est pourquoi il mène des recherches au Centre Synapsy pour comprendre les bases neurobiologiques de la régulation des émotions, des difficultés d’attention, de l’impulsivité et de l’hyperactivité dans le TDAH et le TPB.


Les bases biologiques de la détresse émotionnelle dans le trouble borderline

Les personnes souffrant d’un TPB peuvent réagir fortement à des situations stressantes et éprouver une détresse émotionnelle importante, telle qu’une colère ou une tristesse intenses. L’objectif du projet de l’équipe de Nader Perroud est d’obtenir davantage d’informations sur les processus biologiques chez les personnes confrontées au stress. Ils se concentrent plus particulièrement sur le cortisol, une hormone qui réagit aux situations stressantes, et sur l’ocytocine, une hormone connue pour son rôle dans l’attachement et le stress. Le projet vise également à clarifier d’autres variables susceptibles d’influencer la libération de ces hormones, telles qu’une dépression concomitante, un stress important durant l’enfance ou l’utilisation de certains médicaments ou contraceptifs hormonaux. L’objectif final est de fournir des indications sur la manière d’améliorer les traitements psychothérapeutiques.

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Thérapies non médicamenteuses pour le traitement du TDAH

Dans ce projet de recherche, Nader Perroud et ses collaborateurs visent à évaluer l’impact de nouvelles thérapies non médicamenteuses sur la régulation émotionnelle dans le traitement du TDAH. Le neurofeedback, qui utilise une interface informatisée pour visualiser et fournir un retour d’informations sur les activités cérébrales, et la psychothérapie inspirée des traitements du TPB qui met l’accent sur la régulation émotionnelle et la mentalisation, seront explorés. L’équipe de recherche vise également à mieux comprendre les difficultés de régulation émotionnelle dans le TDAH par rapport au TPB. Des approches psychothérapeutiques spécialisées, comme la thérapie basée sur la mentalisation ou la thérapie comportementale dialectique, seront développées et évaluées. En outre, une collaboration avec le professeur Debbané, de l’UNIGE, et la Dre Eva Rüfenacht (HUG) permettra de mettre au point un traitement basé sur la mentalisation et axé sur le traumatisme pour le TPB et les traumatismes complexes.

 

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Dynamique de la modulation des émotions dans les troubles neurodéveloppementaux

Nader Perroud a reçu une prestigieuse bourse européenne avec des chercheurs de cinq pays européens. Le projet Dynamics of Affect Modulation in Neurodevelopmental Disorders (DynAMoND) vise à comparer trois diagnostics psychiatriques — le TDAH, le trouble bipolaire et le TBP — pour comprendre les similitudes et les différences dans les fluctuations émotionnelles. Traditionnellement étudiés séparément, ces troubles ont en commun des sautes d’humeur excessives et une instabilité émotionnelle. L’étude collaborative implique l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse, la Norvège et l’Italie, avec 120 participants âgés de 14 à 30 ans pour chaque groupe de patient-es et de témoins sains. Des données provenant de smartphones, de montres connectées et d’enquêtes en ligne seront collectées pour recueillir des informations sur l’humeur, l’activité, le stress et les facteurs génétiques. Le projet vise à améliorer le traitement, à réduire la charge de morbidité et à améliorer la qualité de vie.