Colloques, séminaires et journées scientifiques

Acquis et développement 2014

Genève - 11 et 12 septembre 2014

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En tant que discipline émergente, la didactique des arts s’est appuyée sur les avancées théoriques robustes de la didactique comparée (Schubauer-Leoni, Leutenegger, Ligozat). Du fait que nombre de ses objets sont peu concrets (le style, par exemple), elle s’est reconnue dans les problématiques d’autres didactiques disciplinaires, comme la didactique de la physique (Tiberghien) ou des mathématiques (Brousseau), en particulier lorsque celles-ci traitent d’objets abstraits  - lorsqu’il est question de masse, de force, etc. ou, en algèbre, lorsqu’il est question de variables, d’inconnues…, etc. Dans des situations didactiques où le milieu symbolique joue un rôle déterminant, elle s’est rapprochée de didactiques portant sur des aspects esthétiques, comme la didactique de la littérature (Chabanne). Enfin, de par la nature mixtes des apprentissages visés en didactique des arts, la didactique de l’éducation physique (en élargissant à la didactique de la rythmique et celle de la danse) a également été passée au crible (Amade-Escot), pour déterminant la part de la corporéité dans la transmission des savoirs.

Mais si la didactique des arts a largement profité de tous ces apports et s’est ralliée à des méthodologies répertoriées (comme l’analyse des pratiques effectives grâce à l’outil de la vidéo), elle s’est aussi affirmée dans sa singularité ! Elle s’est par exemple interrogée, durant une bonne décennie, sur les conditions d’une réception culturelle faites d’apprentissages disciplinaires, ancrée dans les objectifs disciplinaires scolaires – réception distincte de la médiation culturelle telle qu’elle est pratiquée dans les programmes pédagogiques des musées ou des orchestres. Elle s’est intéressée aux didactiques instrumentales et vocales telles que pratiquées dans les orchestres scolaires en nombre croissant ou dans les cours dispensés hors l’école (ce que Genève appelle l’enseignement délégué aux écoles de musique). Elle s’est arrêtée, aussi, sur des modèles de développement et des modèles de corporéité en vigueur dans les enseignements artistiques et qui ressortent des analyses de pratiques réalisées dans des recherches récentes.

Après la journée d’études du 8 février 2013, consacrée aux analyses didactiques de pratiques dans des orchestres scolaires et réunissant des acteurs variés impliqués dans ces pratiques (responsables Master pédagogie de hautes écoles de musique – ou hem – , responsable de recherche hem, musiciens intervenant en milieu scolaire, chercheurs travaillant sur trois différents orchestres scolaires, didacticiens de la musique instrumentale), l’équipe DAM (didactique des arts et du mouvement) met sur pied deux journées d’études en septembre 2014, réunissant des partenaires francophones de recherche travaillant sur des objets similaires à ceux travaillés dans l’année écoulée. Ces objets sont notamment :

  • l’analyse de la construction technique et de la construction de la fonction d’interprète, telles qu’elles se dégagent des analyses de pratiques observées dans les cours professionnels menant au métier d’enseignant instrumental/ vocal – analyse ;
  • les types de corporéité qui se dégagent de l’observation de ces enseignements et des modes de transmission des savoirs artistiques tels que prévus par les plans d’études de l’école obligatoire (le Plan d’études romand ou PER, pour Genève) ;
  • l’analyse des liens entre créativité et didactique, au sein des enseignements artistiques de la scolarité obligatoire (NB. Ces liens paraissent aisés à mettre en lumière, alors qu’ils relèvent, de facto, de deux approches jusqu’ici tout à fait dissociées) ;
  • la comparaison des méthodologies de recherche dans différents laboratoires de recherche en didactique des arts (notamment à Québec, Montréal, Bruxelles et à l’Université de Bretagne occidentale).