Équipe

Juliette Garnier

Chargée d'enseignement
Pavillon Mail - bureau 102
Tel.: +41 22 37 9 04 27
juliette.garnier (at) unige.ch

Après une licence en anthropologie obtenue à l’Université Lyon 2 et un master en sciences humaines et sociales délivré par l’Université Paris-Est-Créteil, Juliette Garnier entame un doctorat tout en assurant trois années d’enseignement au sein du département de sciences de l’éducation et sciences sociales de cette même Université, avant d’être attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université de Lille. Sa thèse, soutenue en novembre 2017, porte sur les modalités de construction des carrières scolaires déviantes sur des territoires en proie aux phénomènes de ségrégations scolaire et sociale, et s’appuie en particulier sur la sociologie des inégalités scolaires et des déviances à l’école. Elle s’intéresse notamment aux processus de socialisation juvénile en lien avec la forme scolaire, en analysant les représentations construites par les élèves de l’enseignement secondaire autour de leur parcours scolaire et de leur place dans l’école, pour mettre en lumière ce que les comportements dits perturbateurs doivent à certaines contradictions qui traversent et caractérisent les conditions de scolarisation des jeunes issus des classes les plus populaires.

Par une approche compréhensive des désordres scolaires et une méthodologie de type ethnographique, Juliette Garnier s’interroge sur les relations entretenues entre les élèves et les adultes de l’établissement, dans le but de comprendre leur expérience quotidienne des situations d’apprentissage et de vie en classe, mais aussi sur les relations entre élèves favorisant l’apparition de comportements déviants. Dans ce cadre, ses recherches, menées pendant cinq ans au sein de l’Observatoire Universitaire International Éducation & Prévention avant de rejoindre l’équipe Edumij, portent sur la question du climat scolaire, et elle a pendant deux ans accompagné des établissements scolaires de Seine-Saint-Denis (France) dans la mise en place de projets d’établissements visant à améliorer le climat scolaire et les conditions d’apprentissage des élèves.

Depuis août 2022, Juliette Garnier est chargée d’enseignement en dimensions transversales au sein de l’Institut Universitaire de Formation des Enseignant-es. Elle participe à la formation des enseignant-es du secondaire et a rejoint l’équipe de recherche Éducation, minorités et justice sociale dirigée par Maïtena Armagnague.

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Publications

Garnier, J. (2020). « De la territorialisation des politiques éducatives à la spécialisation des problèmes scolaires ». In : Ben Ayed, C. & Lemoine, M. (dir.), Collectifs et collectivités à l’épreuve des enjeux éducatifs. Presses Universitaires de Limoges.

Ce chapitre interroge le mouvement combiné de territorialisation des politiques éducatives et de prise en charge hors école des déviances scolaires, et questionne les effets de la différentiation des parcours scolaires qu’il induit : en tentant de répondre à des besoins supposés spécifiques et considérés à travers un ensemble de représentations liées au territoire d’habitation des élèves, nous montrons que la spatialisation des problèmes sociaux se double d’une spécialisation des « problèmes » scolaires.  

Garnier, J. (2019). « "Ils croient quoi ? On est éduqués hein !". Modalités de désignation et de prise en charge des élèves dits perturbateurs : entre stigmatisation et résignation ». In : Moignard, B. & Rubi, S. (dir.), L’école des dispositifs. Approches internationales autour de la prise en charge des nouvelles problématiques éducatives. Peter Lang. A paraître.

Ce chapitre aborde les modalités de désignation des élèves dits perturbateurs et considérés comme « porteurs » de troubles dans l’école. En effet, les différents agents éducatifs tendent à rechercher à l’extérieur des murs du collège des causes aux comportements scolaires déviants, et donc à considérer le « problème » de ces jeunes comme devant être réglé à la marge de l’école. Nous nous penchons ici sur l’influence d’un travail éducatif sous-traité, qui vise à réapprendre le métier d’élève à des collégiens qui le connaissent déjà par cœur, en dehors de la responsabilité de l’institution scolaire.

Garnier, J. (2016). « "Le collège c’est une prison, ici c’est le cachot". Un apprentissage de la déviance scolaire sous surveillance ». In : Espaces et Sociétés, n°166, pp. 47-62.

La multiplication des « dispositifs » répondant aux problèmes rencontrés dans l’école et la tendance à individualiser les réponses éducatives en fonction de besoins supposés de certains élèves, poussent les pouvoirs publics locaux à se saisir des questions de « déviance scolaire ». Cet article est issu d’une recherche de type ethnographique menée sur une structure associative prenant en charge, à l’intérieur d’un collège, les élèves exclus temporairement. Il revient sur les effets d’une ségrégation scolaire organisée en interne sur les comportements perturbateurs qu’elle est supposée enrayer.

Garnier J., Moignard B. (2015). « Un dispositif local recomposé. Moins d’école ou mieux d’école ? ». In : Diversité, n°178, pp.145-151.

Cet article s’intéresse à la prise en charge de problématiques éducatives et scolaires dans des dispositifs portés à l'échelon local par des acteurs non scolaires. Il interroge les rapports de contingence qu’entretiennent l'école et ces nouveaux espaces éducatifs, tant sur les missions confiées aux dispositifs que sur les registres d'intervention mobilisés, pour mettre en lumière ce que cette articulation nous apprend de la recomposition des espaces scolaires et éducatifs.

Garnier, J. (2013). Exclusion temporaire en territoire ségrégué : l’expérience scolaire au détour de la sanction, In Actes du colloque « Colloque doctoral international de l’éducation et de la formation ». Nantes : 28-29 novembre 2014 (actes en ligne : http://www.cren.univ-nantes.fr/ )

Cet article interroge l'influence de l'exclusion temporaire sur la constitution de la figure de l'élève dit perturbateur, et sur la construction d'une expérience scolaire particulière au sein de collèges situés sur un territoire populaire. En mobilisant les concepts de déviance et d’expérience scolaire, il montre le rôle de rite de passage que remplit l’exclusion temporaire.