Titre de la recherche : Une institution républicaine à l’épreuve des migrations : l’impossible hospitalité scolaire ?  Ethnographie de l’inclusion d’élèves allophones nouvellement arrivés en France dans un collège grenoblois

Ce projet de recherche porte sur l’accueil et la scolarisation des élèves étrangers nouvellement arrivés sur le territoire français et s’inscrit dans le cadre d’une thèse de doctorat.

La présence de ces élèves est aujourd’hui pensée dans la « nouvelle politique éducative de l’inclusion » désirant rendre l’école plus accessible et plus juste dans une dynamique de catégorisation des publics selon leurs besoins éducatifs. La philosophie inclusive met donc en avant le droit à l’éducation pour tous à l’heure des parcours que chacun, à la fois vulnérable et capable, doit pouvoir construire dans une accessibilité scolaire redéfinie. Pour autant, dans ce cadre de référence bouleversé, l’Ecole devant s’adapter à la diversité des individus, de nombreux chercheurs s’intéressent à l’« accessibilisation » réelle des divers publics (Ebersold, 2021) dont les caractéristiques sont de « de moins en moins pensées en rapport à une analyse des processus sociaux et scolaires qui les génèrent » (Frandji, 2021) ou encore en lien avec d’autres politiques discriminatoires sévissant dans la société.
 
La question se pose avec d’autant plus d’acuité concernant le public des enfants migrants dit allophones pour lesquels « assurer les meilleures conditions de l'intégration des élèves allophones arrivant en France est un devoir de la République et de son École » (Circulaire n° 2012-141 du 2-10-2012). Comment les enseignants rencontrent-ils l’enfant étranger entre missions institutionnelles et face à face personnel ? Quel est le sens et la finalité de la politique de scolarisation dans le cadre de l’école inclusive au sein « de politiques d’inimitié » (Mmembé, 2016) dont les manifestations pénètrent les salles de classe et éprouvent à la fois enfants et enseignants ? Sous la tutelle du calendrier administratif qui met « les scolarités sous tension » (Armagnague, 2018), comment une hospitalité scolaire peut-elle se déployer qui ferait de l’école un lieu de « résistance à bas bruit » (Surun, 2013) ?
 
Notre démarche s’inscrit dans une enquête ethnographique conduite dans un établissement abritant un dispositif d’accueil des élèves allophones et situé dans une académie française fortement sollicitée par l’arrivée de familles étrangères. La réflexion s’appuie sur les entretiens menés auprès de divers acteurs (syndicaux, institutionnels et enseignants) et sur des situations d’observation participante au sein de l’établissement.
Crédits de la photo: Stéphanie Nelson