Séminaires

Journée d'étude du 3 décembre 2021 - Séminaire EDUMIJ OJEMIGR

 

 

Questions d’âge dans la construction des choix et la détermination des parcours et rapports sociaux

 

 

 Ré écoutez la journée d'étude du 3 décembre 2021 en cliquant ici (code d'accès: Code secret: ugA+v$4t)

 

 

Journée d’étude organisée par le Sophiapol, l’équipe de recherche ANR OJEMIGR

Lieu : Campus de l’Université Paris-Nanterre, Salle 201, bâtiment Henry Lefebvre

Et à distance via le lien zoom  suivant : https://unige.zoom.us/j/69004978341

Dan STEFFAN, Le bon choix, 2017, technique mixte (100X70)

Le 3 décembre se tiendra à l’Université Paris Nanterre une journée d’études dont le titre est le suivant : « Questions d’âge dans la construction des choix : détermination des parcours et rapports sociaux ». Des chercheurs de renom et des invités de France et Maroc figureront au programme.

Organisé par l’équipe des chercheurs du Sophiapol et du programme de recherche de l’ANR OJEMIGR, l'Université de Genève, l'INSHEA, cette journée aborde l’articulation des rapports sociaux à partir de l’âge et de la classe sociale, en relation avec les parcours de vie. Nous souhaitons rendre hommage à Jean-Claude Chamboredon, disparu au début de l’épidémie de la COVID, puis aborder les effets d’âge dans la détermination des parcours de l’enfance et de la jeunesse.

Dans un premier temps il s’agira de revenir sur l’apport de Jean-Claude Chamboredon (1938-2020) et tout particulièrement sur les effets de scansion et de dérégulation des aspirations de l’enfance et de la jeunesse au sein des institutions (1991 ; 2015 ; 2020). Au sein de son œuvre qui relève de la sociologie de l’éducation, de l’enfance, de la classe sociale, de l’âge et de la génération, s‘imposent trois ficelles théoriques précieuses pour nos travaux contemporains. Dans un second temps, nous voudrions élargir la réflexion, à partir de la manière dont Chamboredon a recours à l’apport de Karl Mannheim (1928/1990), de Philippe Ariès (1969) et de Maurice Halbwachs (1938). Ces orientations nous proposons de les aborder en conjuguant des approches contextuelles et actualisantes.

D’un point de vue contextuel, il importera d’explorer la manière dont Chamboredon s’inscrit dans les débats sur le rapport social d’âge aujourd’hui. En quoi les trois définitions de l’âge civil (ou chronologique), la position dans les étapes conventionnelles du parcours de vie (ou âge statutaire) et les transformations physiologiques liées à l’avancée en âge (ou vieillissement corporel) se prêtent à des cristallisations institutionnelles (Rennes 2019) ? Comment elles s’ouvrent à d’autres risques de domination, ségrégation et domination intersectionnelles dans le cadre des interventions institutionnelles (scolaires, socio-médicales et ayant trait à la protection de l’enfance et de la jeunesse notamment) ? Les institutions éducatives sont selon Chamboredon l’enjeu de luttes entre groupes sociaux (entre usagers, entre professionnels) voulant imposer dans celles-ci les « définitions sociales » de l’enfant ou du jeune et donc des modalités de socialisation censés prévaloir.

D’un point de vue actualisant, il s’agira alors de questionner non seulement l’originalité des positions de Chamboredon, mais aussi leur valeur pour les sciences sociales contemporaines. En quoi les alliances qui se nouent entre les institutions dans les rythmes des évaluations, des prises en charges des usagers contribuent à délimiter les « frontières des âges » (Diasio 2012) ? L’importance qu’à la suite de Mannheim (1928/1990), il accorde à un habitus générique des membres d’une génération ne l’empêche pas de pointer des formes d’étirement des âges de la vie au sein desquels se constituent des sous-catégories d’âge telles que la préadolescence (Chamboredon 2015). Cependant, si ces tendances « transversales » font l’objet d’appropriations inégales voire contradictoires, entre classes sociales, quelles conséquences ont-elles dans les parcours de jeunesse, notamment dans le cadre de l’orientation scolaire ? Si les inégalités générationnelles, marquées en France (Peugny 2020) pénalisent les transitions sociales des jeunesses les plus précaires, comment appréhender la stricte incidence de l’âge dans les asymétries ordinaires produisant ces inégalités ? Et au-delà, comment appréhender la notion d’âge tandis que sa définition reste ancrée socialement et s’expose de facto à de nécessaires déconstructions ?

Dans la lecture de Chamboredon (2015) les trajectoires scolaires demeurent très inégales, de manière à ce que l’appropriation des catégories scolaires de définition des âges varie selon les classes sociales. Peut-on dresser des passerelles entre sa lecture des trajectoires enfantines et de jeunesse et les différents efforts accomplis pour distinguer les inégalités inter et intra-générationnelle (Peugny 2020) ?

Cette journée d’étude co-organisée et soutenue par l’équipe du projet de recherche ANR OJEMIGR « l’Orientation scolaire des jeunes migrants » vise à éclairer et approfondir les réflexions conceptuelles et épistémologiques relatives à la question de l’âge dans des institutions d’encadrement, en lien avec l’âge et la classe sociale.

 

 

PROGRAMME

9h30 Accueil café

10h Ouverture de la journée : Maïtena Armagnague (responsable du projet ANR OJEMIGR, Pr. Université de Genève/ EduMiJ) et Simona Tersigni (membre du Sophiapol et du projet ANR OJEMIGR, MCF Paris-Nanterre

10h30-13h Une lecture diachronique de la question :

1/ Mathias Gardet, Pr. histoire, IHTP-CAK, Université de Paris 8 : Jeunes français musulmans d'Algérie 1946-1963, essai de construction d'un objet

2/ Valérie Becquet, Pr. en sociologie, EMA, Université Cergy Pontoise : L’engagement : une question d’âge ?

3/ Marianne Vollet, psychologue de l’éducation nationale retraitée : Grand témoin : retour sur le traitement de l’âge, du genre et de la classe sociale dans l’orientation scolaire (1990-2010)

Débat transversal à la matinée

13h-14h30 pause déjeuner

14h30-16h30

1/ Fatima Aït Ben Lmadani, Professeure assistante en sociologie, Institut des études africaines, Université Mohammed V : Le rapport social d’âge à l’preuve de l’intersectionnalité

2/ Nicoletta Diasio, Pr. en sociologie Université de Strasbourg : Interroger l’émergence d’une catégorie d’âge et ses « illusions » : l’apport de J.-C. Chamboredon

3/ Veronika Kushtanina, MCF en sociologie, LASA, Université de Besançon : Se dire adolescent-e, jeune ou adulte : âge chronologique, âge subjectif et parcours 

Débat Transversal

Clôture de la journée : Maïtena Armagnague (responsable du projet ANR OJEMIGR, Pr. Université de Genève/ EduMiJ) et Simona Tersigni (membre du Sophiapol et du projet ANR OJEMIGR, MFC Paris-Nanterre)

 

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