Présentation

La méthode d’analyse de l’interaction tire ses origines d’un ensemble de disciplines à l’interface entre les sciences sociales et les sciences du langage, telles qu’elles se sont développées dès les années 1960 dans le sillage de la pragmatique linguistique et de la microsociologie de la vie quotidienne : l’analyse conversationnelle d’orientation ethnométhodologique, la sociolinguistique interactionnelle, l’ethnographie de la communication, l’anthropologie linguistique et l’analyse multimodale du discours. En dépit des différences et des controverses qui les animent, les promoteurs de ces courants partagent un intérêt marqué pour la part langagière et communicationnelle des pratiques sociales. Ils portent également un regard spécifique sur les processus langagiers en ce qu’ils sont conceptualisés comme une composante à la fois constitutive et constituante de l’activité humaine en contexte. En ce sens, cette constellation de travaux véhicule ce qu’on a parfois désigné comme une approche « actionnelle » ou « praxéologique » du langage et de ses conditions d’utilisation.

Dans ce périmètre, en référence aux travaux princeps d’Erving Goffman, on pourra définir l’interaction comme une « rencontre sociale » ou plus précisément comme le processus temporel et séquentiellement ordonné qui prend place lorsqu’au moins deux individus se trouvent dans un espace perceptuel partiellement partagé, dans lequel ils recourent à des ressources sémiotiques en vue de conduire collectivement une action conjointe, elle-même indexée à des pratiques sociales historiquement et culturellement constituées.

Ainsi définie, l’interaction peut être envisagée à la fois comme un objet et comme une méthode de recherche. Elle constitue un objet de recherche, en ce que l’analyse porte centralement sur les processus de coordination qui sont rendus visibles au moment où les participants s’engagent dans des formes d’interdépendances et d’intercompréhension pour faire face ensemble aux enjeux qui sous-tendent leurs rencontres sociales. Et elle constitue aussi une méthode de recherche en ce qu’elle privilégie un regard particulier sur ces processus de coordination dans l’action, qui les érige en principe d’intelligibilité et d’interprétation des comportements accomplis dans ces mêmes rencontres. C’est à ce titre que l’analyse interactionnelle constitue en tant que telle une « théorie de l’action » et qu’elle peut être vue comme une méthode contributive aux sciences de l’éducation et de la formation, en ce qu’elles sont concernées par la problématique de l’activité et ses conditions d’intelligibilité.


PARTENAIRES ET MEMBRES

Le GRANIT est composé des membres ordinaires ou associés de trois équipes de recherche appartenant à diverses institutions relevant de l’enseignement supérieur ou des Hautes Ecoles de Suisse romande.

 

Haute École de Travail Social et de la Santé Lausanne (HETSL)

 

 

 

 

 

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