Apprendre et comprendre sont deux verbes indissociables qui résument à eux seuls la vocation de la FPSE. Depuis un demi-siècle, la Faculté cultive en effet l’art de relier la recherche à la vie humaine, la théorie à la pratique et l’Université à la cité en matière d’éducation et de psychologie. Dans le cadre des célébrations de son 50ᵉ anniversaire, elle convie la population à une journée pas comme les autres, le 11 octobre 2025, sur le site de Battelle et à la Maison de quartier de Carouge, pour une après-midi à la fois ludique et scientifique.

«Nous voulions offrir un moment ouvert à toutes et à tous, explique Marina Laganaro, professeure en psychologie et vice-doyenne de la FPSE. Les conférences et tables rondes organisées dans le cadre des festivités du 50^e anniversaire touchent surtout un public académique ou acquis à notre cause. Là, il s’agit d’un événement destiné aux familles, aux curieux de tout âge. Bref, à toute personne désireuse de découvrir comment nos recherches en psychologie et en éducation s’inscrivent dans le monde réel.»

Une faculté tournée vers la cité

Et le concept de cette journée est aussi alléchant qu’original, car il s’agit d’un escape game grandeur nature. Le Dossier Zéro entraînera les visiteurs et visiteuses dans une enquête immersive entre les locaux de la Faculté du site de Battelle et la Maison de quartier de Carouge. Les participant-es auront pour mission de résoudre une enquête sur la disparition d’un-e étudiant-e et le vol d’archives précieuses en s’appuyant sur des indices inspirés de véritables méthodes de recherche en psychologie et en sciences de l’éducation. En parallèle, des stands et des ateliers interactifs permettront de découvrir les activités et les recherches menées au sein de la Faculté. L’apprentissage, les émotions, la mémoire, la logopédie, les inégalités ou encore les jeux vidéo seront abordés de manière accessible.

«L’idée est d’associer quelque chose de ludique à la découverte scientifique, poursuit Marina Laganaro. Nous souhaitons montrer que les recherches universitaires sont concrètes, ancrées dans la vie quotidienne et qu’elles peuvent susciter la curiosité à tout âge.» Parmi les nombreuses activités proposées est prévue une projection de courts-métrages intitulée «Au cœur du vécu des troubles (in)visibles», consacrée à des réalités souvent méconnues telles que l’aphasie, les troubles du spectre de l’autisme, les troubles borderline ou neuropsychologiques. Ces films, suivis d’échanges avec des spécialistes, s’inscrivent dans le cadre de la Semaine de la santé mentale du canton de Genève.

Cinquante ans d'étude des trajectoires humaines

Créée en 1975, la FPSE est l’héritière de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, fondé en 1912. Elle a ensuite connu un rayonnement mondial sous l'impulsion de Jean Piaget, pionnier de la psychologie du développement et de la pédagogie expérimentale qui a rejoint l’institut en 1921. Au fil des décennies, la Faculté a élargi ses horizons au-delà de l’enfance et de l’école, englobant l’ensemble des âges de la vie et les divers contextes d’apprentissage. «La psychologie, la logopédie et les sciences de l’éducation qui composent aujourd’hui la FPSE portent sur toute la trajectoire de la vie humaine et pas uniquement sur le développement de l’enfant comme c’était le cas au lancement de la Faculté, rappelle Lucie Mottier Lopez, professeure en sciences de l’éducation et doyenne de la FPSE. Notre faculté s’est transformée en fonction des enjeux sociétaux, intégrant successivement la recherche sur la formation des adultes, la santé mentale, les inégalités ou la transition numérique et désormais l’IA.» Cette évolution s’est accompagnée d’un renforcement du dialogue interdisciplinaire, avec des passerelles vers la médecine, les neurosciences, la sociologie ou encore les sciences du travail et les nouvelles technologies. L’esprit de Jean Piaget – fondé sur la curiosité, l’expérimentation et la compréhension de l’humain – demeure une boussole, mais qui a été adaptée aux défis du XXIᵉ siècle et perdurera au-delà.