Obtenir des crédits en participant à la vie de sa Faculté

Pour quelles raisons des candidats admis à l’Université ne débutent-ils pas leurs études à l’UNIGE? Comment améliorer l’audience du Master en gestion du patrimoine? Quel rôle l’odorat peut-il jouer en marketing? Depuis février 2016, les étudiants de la Faculté d’économie et management (GSEM) ont la possibilité d’acquérir des crédits en suivant un enseignement d’un genre nouveau: le projet institutionnel.
Il ne s’agit pas en effet de suivre un cours, mais de participer à un projet. «L’idée est d’impliquer les étudiants dans la vie et le fonctionnement de la Faculté ou de l’Université», explique le professeur Marcel Paulssen à l’origine du projet.
La forme de ce dernier s’inspire d’une méthode, la cocréation, utilisée en marketing – la discipline du professeur – qui consiste, pour une entreprise, à développer des produits ou services en collaboration active avec ses clients et ce, de façon durable.
«Nous souhaitons être au plus près des besoins des étudiants, nous montrer sensible à leur point de vue et profiter des idées qu’ils pourraient avoir pour faire évoluer la Faculté», poursuit-il.
les étudiants empochent trois crédits ECTS et un certificat de travail
La participation des étudiants au projet institutionnel peut être de quatre types: représenter la population étudiante dans les commissions de la Faculté, servir de tuteur pour des étudiants en difficulté, aider à l’organisation d’événements d’importance dans le domaine ou assister des projets de recherche. Chaque engagement se fait sur proposition d’un professeur et sous sa responsabilité. Sélectionnés sur la base de leur dossier (curriculum vitae, motivation, entretien), les étudiants empochent trois crédits ECTS et un certificat de travail, contre environ 90 heures réparties sur un semestre. «C’est une façon de leur donner la possibilité de faire leurs preuves autrement que par un examen, et de montrer leur créativité», précise le professeur Paulssen.
Pour Nikita Parfeniouk, étudiant de bachelor qui a pris part au projet de recherche du professeur Paulssen sur le taux de défection à l’UNIGE (voir ci-contre), cette opportunité représente beaucoup plus qu’un cours. «Contrairement aux leçons ex cathedra, nous étions trois étudiants face à un professeur, c’est une relation très privilégiée. Nous avons découvert la recherche de l’intérieur, en la pratiquant. C’est une façon stimulante d’apprendre.» Son professeur complète: «Nous avons passé de longues heures à analyser les données recueillies. Les étudiants impliqués ont appris à utiliser des programmes spécifiques. Ce sont des compétences techniques qu’aucun cours du cursus ne leur offre et qui peuvent s’avérer très utiles dans une carrière.»
Tous deux s’accordent à dire que le nombre d’heures investies par chacun est important. Pour Nikita, le fait de participer à un projet réel et d’aboutir à des résultats est une satisfaction qui suffit à compenser les efforts fournis. De son côté, le professeur avoue que sans l’assistance des étudiants, il n’aurait pas pu mener cette enquête au service de l’institution.
le fait de participer à un projet réel est une satisfaction qui suffit à compenser les efforts fournis
Depuis le lancement de cet enseignement au printemps 2016, dix projets aux profils très différents ont été menés. Des étudiants ont, par exemple, développé une stratégie marketing pour améliorer l’attractivité d’un master, d’autres ont aidé à l’organisation d’un congrès international. Dès 2018, certains projets d’une plus grande ampleur pourront être crédités de 6 points ECTS. Ce sera le cas de l’enquête dirigée par le professeur Giacomo De Giorgi dont l’objet est d’évaluer le succès que rencontrent les formations postgrades en économie, ainsi que les bénéfices retirés par les diplômés de ces mêmes formations.
Quant au risque de favoriser un petit nombre d’étudiants, il n’existe pas, selon le professeur Paulssen. «Pour l’instant, nous ne croulons pas sous les candidatures. Je constate d’ailleurs que ce sont surtout des élèves brillants qui postulent. Mais nous sommes ouverts à tous. J’espère qu’à l’avenir l’ensemble des étudiants se sentiront aptes à se lancer. Nous avons tous à y gagner.» —
Projet institutionnel GSEM