[1072] Contrôle métabolique de l'immunité
Une personne sur cinq recevra un diagnostic de cancer au cours de sa vie. Malgré les avancées médicales majeures des dernières décennies, de nombreux cancers, en particulier à un stade avancé, restent difficiles à guérir en raison de leur résistance aux traitements classiques, tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie. Le développement d’une tumeur n’est possible que si les cellules cancéreuses échappent à la surveillance du système immunitaire. C’est dans ce contexte que l’immunothérapie, qui vise à réactiver les défenses immunitaires contre les tumeurs, est devenue l’un des piliers modernes de la lutte contre le cancer. Si elle peut conduire à des rémissions complètes chez certains patients, la majorité ne répond pas durablement à ce traitement. Une des raisons majeures est le microenvironnement tumoral, un milieu hostile et immunosuppresseur caractéristique des tumeurs solides. Marqué par des vaisseaux sanguins anormaux, une prolifération cellulaire rapide, une hypoxie et une carence en nutriments, il réduit considérablement la capacité des cellules immunitaires infiltrant la tumeur à maintenir leur activité antitumorale.
Notre laboratoire cherche à comprendre pourquoi et comment ces cellules immunitaires perdent en efficacité face au cancer. Nous faisons l’hypothèse que le métabolisme des cellules tumorales et celui des cellules immunitaires sont intimement liés et interdépendants, notamment dans l’espace confiné du microenvironnement tumoral. Cette interaction pourrait non seulement prédire la réponse aux traitements, mais aussi expliquer certaines rechutes. En étudiant de quelle manière le métabolisme des cellules immunitaires conditionne leur capacité à rester actives et fonctionnelles, notre objectif est d’identifier de nouvelles stratégies pour renforcer leur action antitumorale et ainsi améliorer l’efficacité des immunothérapies.