7e Journées de microbiologie 2014
Virus sans frontières
Certaines maladies infectieuses, éradiquées ou inexistantes dans nos régions, frappent parfois à notre porte. Plusieurs raisons majeures à cela: la biologie de ces agents qui s’adaptent et évoluent, mais aussi les changements environnementaux et climatiques qui influencent la distribution géographique des vecteurs de microbes. D’autres raisons peuvent expliquer ce phénomène, comme la globalisation et le développement des moyens de transport qui permettent aux individus de parcourir de très grandes distances en quelques heures seulement. Tandis qu’autrefois les personnes infectées lors de leur voyage tombaient malades durant leur périple, aujourd’hui certaines maladies ne se manifestent qu’au retour. Au vu de ces bouleversements, la recherche en microbiologie doit rester très active et permettre une compréhension toujours plus grande du développement des maladies infectieuses. A travers deux conférences sur les virus et les parasites d’aujourd’hui et de demain, cette 7e édition des Journées de microbiologie nous invite à poser un regard nouveau sur ces maladies dites «lointaines» qui pourraient nous concerner autant que celles de nos contrées.
Organisation
Pr Patrick Linder, Faculté de médecine
Dr Karl Perron, Faculté des sciences
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Mercredi 17 septembre 2014, 18h30
PARASITES, HÔTES ET MÉNAGE À TROIS
Professeur Nicolas Fasel
Directeur du Département de biochimie, Faculté de biologie et médecine, Université de Lausanne
Depuis quelques années, certaines infections dues à des parasites sont en recrudescence, principalement à cause de l’apparition de résistances aux traitements, de co-infections, du réchauffement climatique et des migrations de populations dans des régions endémiques. Parmi ces parasitoses, on peut observer un spectre de pathologies qui ne sont pas explicables par la simple présence d’un parasite. La virulence de l’agent infectieux et la réponse de l’hôte sont des facteurs importants pour le contrôle de l’infection. A ces deux facteurs peuvent s’ajouter de nouveaux paramètres: des associations de malfaiteurs, telles que des parasites infectés par des virus. Ces alliances sont intéressantes, non seulement au niveau de l’évolution et de la diversité virale, mais aussi pour en déterminer les approches thérapeutiques.
Jeudi 18 septembre 2014, 18h30
ÉMERGENCE DE NOUVEAUX VIRUS: FAUT-IL EN AVOIR PEUR?
Professeur Laurent Kaiser
Département de médecine interne des spécialités, Faculté de médecine, Université de Genève
Médecin-chef du Service des maladies infectieuses, HUG
Des virus dit émergents font régulièrement la une des médias. En 2009, la grippe porcine fait son apparition au Mexique et sa propagation est si rapide que, quelques mois après, l’OMS déclare l’état de pandémie. En 2012, c’est le coronavirus qui fait parler de lui au Moyen-Orient. En 2014, le virus Chikungunya s’étend en Amérique centrale, tandis qu’Ebola fait des ravages en Afrique et la Dengue en Asie et ailleurs. Les exemples sont nombreux et ces nouveaux virus sont souvent décrits comme dangereux et incontrôlables. Représentent-ils une véritable menace? Faut-il craindre des virus qui voyageraient en quelques jours d’un continent à l’autre? Cette conférence propose de décrire les bases biologiques et scientifiques pouvant mener à l’apparition de ces nouveaux virus, vecteurs potentiels d’épidémies humaines.
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