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Une équipe UNIGE/HUG coordonnera un projet international sur les bactéries multirésistantes

Numéro 48 - avril 2024

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©UNIGE/HUG. De gauche à droite : Prof. Stephan Harbarth, Dre Nasreen Hassoun-Kheir et Dre Marlieke de Kraker, qui coordonneront le projet RESERVOIR

De plus en plus souvent, on rencontre des infections bactériennes contre lesquelles les traitements communs ne fonctionnent plus. Ce phénomène, appelé antibiorésistance, est considéré par l’OMS comme l’une des plus grandes menaces pour la santé humaine et animale. L’absence de traitements contre ces bactéries devenues multirésistantes pourrait en effet nous ramener à une époque où des millions de personnes mouraient d’infections pourtant banales. En première ligne, les personnes en milieu hospitaliers, où les bactéries circulent et risquent d’infecter des patientes et des patients particulièrement fragiles.
 
Afin de mieux comprendre les niches des bactéries multirésistantes en milieu hospitalier et les risques pour les malades, Stephan Harbarth, médecin-chef du Service de prévention et contrôle de l’infection des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et professeur ordinaire au Département de médecine de la Faculté de médecine de l’UNIGE, avec les Dres Marlieke de Kraker et Nasreen Hassoun-Kheir, médecins et chercheuses, ont lancé le projet de recherche RESERVOIR. L’équipe de recherche a en effet obtenu un subside majeur du Joint Programming Initiative on Antimicrobial Resistance (JPIAMR) afin de développer et valider une nouvelle approche pour surveiller plus efficacement les bactéries résistantes aux médicaments dans l'environnement hospitalier. Elle coordonnera ce projet international auquel participent également des équipes australiennes, françaises, belges et israéliennes. Le Dr Diego Andrey, HUG, dirigera toutes les activités de séquençage du génome au sein du projet.

Des hôpitaux passés au crible

Le projet RESERVOIR, qui se déroulera d'avril 2024 à mars 2026, vise à effectuer régulièrement des prélèvements dans les éviers, les toilettes et les eaux usées, et les personnes hospitalisées en haut risque de quatre hôpitaux à la recherche de certaines entérobactéries particulièrement résistantes. L’objectif est de comprendre si les bactéries présentes dans l’environnement aquatique de l’hôpital sont similaires à celles présentes chez les patientes et patients et comment elles se propagent. En utilisant le séquençage génomique et la modélisation mathématique, les scientifiques analyseront la dynamique de transmission entre les malades et l’environnement hospitalier, ainsi que la contribution relative des différentes voies de transmission. Les résultats visent également à évaluer l’efficacité d’une stratégie de surveillance basée sur des prélèvements de l’environnement.

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