Les jonctions serrées ne sont pas que des agrafes
Les jonctions serrées scellent entre elles les cellules épithéliales adjacentes juste sous leur surface apicale. Ces jonctions consistent en un réseau de protéines, principalement composé de claudines et d'occludines. Elles limitent le passage des molécules et des ions dans l'espace entre les cellules. Dans le tube collecteur rénal, la réabsorption du sodium est le résultat du transport transcellulaire, à travers les cellules et du transport paracellulaire, entre les cellules. Dans ce tissu particulier, les jonctions serrées semblent éviter un reflux du sodium réabsorbé. Cependant, le fait que les jonctions serrées ne soient pas de simples agrafes mais des éléments dynamiques, reste une question ouverte.
Les jonctions serrées sont dynamiques
Dans une étude récente publiée dans le Journal of the American Society of Nephrology, les scientifiques du groupe du Prof. Eric Feraille ont démontré pour la première fois que les jonctions serrées sont régulées en fonction des besoins physiologiques : il ne s'agit pas seulement d'agrafes ou de trous. Leurs expériences menées sur les cellules du tube collecteur ont mis en évidence une nouvelle coordination entre la réabsorption du sodium dans les cellules épithéliales par les canaux ENaC et le resserrement des jonctions serrées pour éviter un reflux entre les cellules.
Représentation schématique de la régulation de la perméabilité des jonctions serrées par la réabsorption du sodium dans les cellules du tube collecteur rénal © adapté de Sassi et al. JASN
De nouvelles pistes
Ces nouvelles découvertes concernant le rein pourraient avoir des applications pour les épithéliums de tous les organes. Mieux comprendre comment les jonctions serrées sont régulées pourrait également ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques pour traiter des maladies graves telles que l'acidose tubulaire rénale.
23 avr. 2020