Automne 2023
Géographies de la lutte:
Black Lives Matter, Gilets Jaunes, Grève des Femmes*, mais aussi mouvements spontanés dans les quartiers face aux violences policières ou encore actions d'Extinction Rebellion ou des Soulèvements de la terre, autant d'évènements, parmi d'autres exemples, qui font la une des journaux. Les mobilisations collectives, qu'elles soient en opposition à une action gouvernementale ou plus largement en soutien à une cause/en faveur de la justice globale, se montrent ainsi à géométrie variable. Si prendre la rue opère comme un mode opératoire clé de revendication à la citoyenneté, largement visibilisé, d'autres formes d'action collective, plus discrets et non moins productifs, co-existent également, au travers de pratiques touchant aux espaces de la vie ordinaire, via par exemple les associations de quartier. |
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L'édition 2023/24 du cycle de conférences publiques du Département de Géographie et Environnement Enjeux sociaux, enjeux spatiaux propose d'explorer les spatialités de ces formes multiples de l'engagement social, civique et politique, afin de mieux saisir le rôle que peut jouer l'espace dans ces revendications, et ce à différentes échelles, ainsi que l'intérêt d'une analyse spatiale de ces actions, tout en prêtant également attention aux formes possibles de circulations et de mobilités de ces stratégies de résistance, de négociation ou de contournement visant à plus de justice sociale, spatiale, globale. Ce cycle de conférences se veut être un lieu d'échanges et de débats dans lequel des chercheurs et chercheuses à différents niveaux d'avancement de leur carrière et issus de différentes disciplines viennent présenter leurs travaux théoriques, empiriques et méthodologiques sur cette thématique. Il permettra en cela d'outiller les étudiant.es du master de géographie pour la conception de leurs propres sujets de recherche. |
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CALENDRIER
Jeudi 21 septembre 2023 |
Séance de présentation réservée aux étudiant·es |
Jeudi 28 septembre 2023 |
Marco Giugni Mouvements sociaux et citoyenneté à l’ère de la globalisation: les enjeux de la politique protestataire en Europe |
Qu'est-ce que la politique de protestation et l'activisme des mouvements sociaux aujourd'hui? Quelles sont leurs principales caractéristiques? Dans quelle mesure les citoyen·nes de la rue peuvent-ils/elles être considéré·es comme une force motrice du changement social et politique? Cette conférence aborde ces questions en s’appuyant sur l’ouvrage, co-écrit avec Maria Grasso, Street Citizens: Protest Politics and Social Movement Activism in the Age of Globalization. On présentera d’abord quelques éléments de contexte pour comprendre comment penser les mobilisations en lien avec les questions de citoyenneté et de participation politique, la variété de formes de participation et des répertoires d’action. Ensuite on s’intéressera au caractère de la politique de protestation contemporaine: les diverses motivations, caractéristiques sociales, valeurs et réseaux qui incitent les citoyen·nes à s'engager politiquement pour s'attaquer aux problèmes sociaux urgents de notre époque. |
Marco Giugni est professeur au Département de science politique et de relations internationales et directeur de l'Institut d'études de la citoyenneté (InCite) à l'Université de Genève. Ses recherches portent sur les mouvements sociaux et la participation politique. Il est éditeur européen de la revue Mobilization: An International Quarterly. |
Jeudi 5 octobre 2023 |
Joanne Le Bars "Conquérir la galère". Des femmes sans-papiers dans la lutte |
Partant d’une ethnographie menée auprès de femmes sans-papiers originaires d’Afrique subsaharienne et du Maghreb en région parisienne de fin 2009 à aujourd’hui, cette conférence propose d’appréhender l’occupation militante au prisme du genre et de la dimension spatiale des rapports sociaux. L’occupation d’un squat par des collectifs de sans-papiers visant à "la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers" et le suivi de militantes d’une association en faveur des sans-papiers constitueront le socle de l’analyse. En s’appuyant sur les apports des études en sociologie et en géographie sur les mouvements des femmes et les travaux féministes, elle interrogera les frontières entre privé et public en explorant l’articulation entre travail domestique et travail militant. Cela permettra d’approfondir les formes d’engagement et les lignes de clivage entre militantes qui émergent de ces luttes, ainsi que la façon dont ces formes de politisation collectives s’inscrivent, hors de la scène militante dans une pluralité de formes de contestations et de résistances entamées dès la société de départ. |
Joanne Le Bars, géographe, est membre du laboratoire Analyse comparée des pouvoirs (ACP, Univ. Paris-Est Marne-la-Vallée). Elle poursuit une recherche ethnographique et sur archives consacrée aux migrantes originaires de la région de Kayes, de Sikasso et du district de Bamako (Mali) à Paris et à Bouaké (Côte d’Ivoire). |
Jeudi 12 octobre 2023 |
Simone Ranocchiari Les lieux autogérés de Rome en tant que communs territoriaux et oppositionnels: quand un espace urbain devient un outil de lutte et de care |
Cette conférence traite des "lieux (politico-)socio-culturels autogérés" (LSCA) de Rome, des espaces urbains abandonnés ou menacés et occupés le plus souvent illégalement par des collectifs politiques et/ou des habitant·es afin d’y mener de manière autogérée des activités culturelles, sociales et éventuellement politiques. L’usage de l’espace propre aux LSCA fait que celui-ci est bien plus que le cadre de leur action, mais s’affirme en tant qu’instrument par lequel les activistes tentent d’atteindre leurs objectifs: on milite à travers l’espace matériel, non seulement dans celui-ci. Cette conférence détaillera les différentes façons dont l'espace matériel est investi de manière collective. Elle montrera comment le lieu autogéré devient ainsi un véritable instrument de lutte, au travers d'un "répertoire d’action" que j’ai défini comme une "mise en commun territoriale et oppositionnelle" (CTO). |
Après un parcours interdisciplinaire entre l’architecture, la sociologie et la géographie, Simone Ranocchiari a obtenu un doctorat en géographie à l’Université de Lausanne. Il est actuellement chargé d’enseignement à l'Université de Genève et adjoint scientifique à la HETS. |
Jeudi 19 octobre 2023 |
Claske Dijkema Qu'y a-t-il d'urbain dans les violences urbaines en France? Une approche féministe et décoloniale des révoltes urbaines |
En France, les violences urbaines sont associées à la violence juvénile qui concerne certains espaces marginalisés de la ville et certain·es citadin·es racialisé·es. Elles présentent la spécificité, par rapport aux contextes britannique et américain, d'être utilisées en référence à la violence anti-institutionnelle: ce que l'on appelle "violences urbaines" en France est qualifié d'"émeutes raciales" de l'autre côté de l'Atlantique. Cette conférence abordera la violence urbaine, qui dans ce contexte signifie principalement mettre le feu à des objets et provoquer ainsi l'intervention de la police et des altercations, comme une forme d'autodéfense de la part des personnes subalternisées. Les jeunes font de l'hypervisibilisation de la violence urbaine par les médias grand public un moyen de faire connaître leur colère. Ils choisissent le feu comme moyen d'expression publique, non seulement parce qu'ils ne se sentent pas entendus, mais aussi parce qu'ils refusent le dialogue. Les émeutes qui ont eu lieu à Grenoble (France) en 2010 servent de base empirique à cet argument. |
Claske Dijkema est maîtresse de conférences à la Haute École spécialisée bernoise en Travail Social et y est associée à l’Institut pour la Diversité sociale et culturelle. Elle a mené une recherche approfondie sur la consolidation de la paix en milieu urbain (2021-2023) en tant que boursière Marie Skłodowska-Curie. Sa recherche doctorale à l'Université de Grenoble Alpes consistait à développer une approche décoloniale des quartiers de logements sociaux marginalisés en France qui font face à la violence urbaine. |
Jeudi 26 octobre 2023 |
Higor Carvalho Logement Social et les disputes pour la terre urbaine au Brésil. Le cas de Sao Paulo |
Sao Paulo, la plus riche et plus grande ville de l'hémisphère Sud concentre également un nombre important de ménages sans domicile fixe ou habitant dans des conditions précaires. Dans cette métropole marquée par un marché immobilier très dynamique, viabiliser la construction de logements sociaux a toujours été un grand défi. Depuis 2002, un instrument de politique urbaine pour garantir la réserve foncière dans cet objectif a cependant été intégré au plan d'usage et d'occupation du sol et schéma directeur de la ville. Suite à son implémentation dans les plans d'urbanisme opérationnel, ce zoning est devenu l'épicentre des luttes sociales: d'un côté un cri de ralliement pour les mouvements sociaux et de l'autre l'objet d'une forte critique de la part des promoteurs immobiliers, des propriétaires et des habitants des quartiers aisés. Ainsi, l'utilisation de cet outil a fait l'objet d'un débat controversé quant à son efficacité sur la production de logements sociaux adéquats et sur les bénéfices de cet instrument. Cette conférence vise ainsi à présenter un cas particulier d'articulation des enjeux sociaux et spatiaux dans la fabrique de l'urbain et du droit à la ville. |
Higor Carvalho est doctorant et assistant d’enseignement à l’Université de Genève. Avec plus de dix ans d’expérience de travail en tant qu’aménageur au sein de municipalités brésiliennes, il a été en charge de la production de la stratégie foncière pour le logement social à Sao Paulo pendant la révision du Schéma Directeur de la ville. Il a notamment publié l'ouvrage Habitação Social no Brasil e no México. Transformações e permanências nas políticas públicas e na produção de mercado da moradia (2023) qui porte les enjeux liés au logement social en contexte de financiarisation des politiques urbaines en Amérique Latine. |
Jeudi 2 novembre 2023 - CONFÉRENCE ANNULÉE |
Olivier Fillieule L’enjeu spatial des mobilisations protestataires. Potemkine ou variable lourde ? |
Longtemps les recherches en sociologie des mobilisations ont traité l’espace comme un arrière-plan supposé et non problématisé sans jamais en faire une dimension constitutive de l’action protestataire. Plus récemment, sous l’influence de travaux de géographes intéressés aux mouvements sociaux, les chercheur et chercheuses dans le domaine ont pointé l’importance des interactions entre ordre social et ordre spatial, ajoutant à leur questionnaire des interrogations sur les dynamiques spatiales de l’action protestataire au-delà d’une simple contextualisation localisée. |
Professeur ordinaire de sociologie politique, à l’UNIL et directeur de recherche au CNRS, Olivier Fillieule a mené ses recherches dans trois directions: la dynamique des mobilisations sociales et politiques ; la gestion par l’État des conflits sociaux (répression en contexte démocratique et autoritaire, maintien de l’ordre et internationalisation des modes de contrôle) ; la sociologie de l’engagement et des carrières militantes, y compris le désengagement; l’histoire de la sociologie des mobilisations, la réflexion sur ses méthodes et ses instruments. Il a notamment publié dans le domaine de la gestion des foules manifestantes: Stratégies de la rue, 1997; (avec D.Tartakowsky) Demonstrations, 2013 et (avec Fabien Jobard), Politiques du désordre, 2020. |
Jeudi 9 novembre 2023 |
Semaine de lecture |
Jeudi 16 novembre 2023 - ATTENTION! La séance a lieu à Battelle |
Alison Bain |
In a suburbanizing world, where city-building is driven from the outside in and not as a linear extension of existing city centres, urban peripheries and their suburbs are complex sites of inhabitation. Yet LGBTQ+ liberation discourses, much like metronormativity, frame suburbs as sites of “heteronormative ‘impossibility’” (Halberstam 2005), fusing individual “coming out” processes with a discursive spatial imperative to “get thee to the big” (Weston 1995, 253) and “liberating” city, bypassing suburbia. To frame suburbs, however, as significant sites of queer placemaking locates LGBTQ+ communities and people in metropolitan time and space. This presentation approaches placemaking as an ongoing, complex, and localized process of socially constructing places through everyday practices that involve the (re)distribution of power, interaction, and representation between divergently positioned stakeholders, inside and outside of planning and public policy arenas (Seamon 2018). With its unsettling subversions, queer suburban placemaking involves alternate and unsanctioned planning, policy, infrastructure, and public space interventions that collide with the specificities and stigmatizations of places designed for heteropatriarchal nuclear family reproduction. Four key questions about placemaking frame the presentation: (1) Who makes place for LGBTQ2S people in suburbs, where, and how? (2) What forms of activism and institutional allyship exist and with what individual and collective placemaking impacts? (3) How do these actions transform the micro-public spaces of suburban everyday interactions that are the lived experiences of places? (4) How do LGBTQ2S suburbanites, therefore, produce liveable lives in place and dream queer suburban futures? |
Dr. Alison Bain is a Professor of Geography in the Faculty of Environmental and Urban Change at York University (CA) and a North American Managing Editor for the Urban Studies Journal. She is an urban social geographer who studies the inequalities of contemporary urban and suburban place-making. Her research examines the spatial, infrastructural, and creative affordances of cities and their peripheries for cultural workers and LGBTQ+ populations. She is the author of several co-edited books, including the forthcoming Queer Geographies: Key Debates and Contending Perspectives and Co-Authoring Feminist and Queer Geographies: Collaborations, Mentorships, Solidarities, Friendships. |
Jeudi 23 novembre 2023 |
Laure Bereni Le management de la vertu: la diversité en entreprise à New York et à Paris |
Nés aux États-Unis, les programmes de la diversité et inclusion, qui affirment placer les valeurs d’équité, de justice et de valorisation des différences au cœur des politiques gestionnaires, se sont institutionnalisés dans la plupart des entreprises multinationales. Comme d’autres politiques managériales "responsables", ces programmes reposent sur le présupposé d’un alignement entre vertu et profit: "diversity means business", répètent inlassablement les hauts-dirigeants et les grands cabinets de conseil. Une enquête au long cours menée en France et aux États-Unis dans les années 2010 auprès d’une centaine de managers de la diversité - ces cadres qui mettent en œuvre les programmes de diversité dans les entreprises - dessine un tableau bien éloigné de ces discours iréniques. Cette recherche révèle la valeur gestionnaire très incertaine de ces programmes et met au jour les ambivalences qui traversent l’appropriation managériale des normes d’égalité, éclairant ainsi de l'intérieur le rôle du capitalisme contemporain dans leur dépolitisation. |
Laure Bereni est sociologue, directrice de recherche au CNRS et membre du Centre Maurice Halbwachs à Paris. Elle a notamment publié La bataille de la parité: mobilisations pour la féminisation du pouvoir (Paris, Economica, 2015) et Le management de la vertu : la diversité en entreprise à New York et à Paris (Paris, Presses de Sciences Po, 2023). Elle coordonne actuellement un programme de recherche financé par l’Agence Nationale de la Recherche intitulé "Professionnel·les de la vertu du capitalisme: la RSE au prisme de ses managers" (ProVirCap). |
Jeudi 30 novembre 2023 |
Flaminia Paddeu Sous les pavés la terre. Agricultures urbaines et résistances dans les métropoles |
L’agriculture urbaine va-t-elle transformer les métropoles? En essor depuis le début du XXIème siècle, cette pratique connaît un regain d’intérêt qui s’inscrit dans la prise de conscience des ravages de l’agriculture conventionnelle et de l’urbanisation. D’autant que la pandémie de Covid-19 a questionné le mode de vie citadin, fondé sur l’inégalité sociale d’accès à la nature, l’artificialisation des sols et une dépendance considérable aux importations agricoles. Dans les friches des quartiers populaires, les jardins partagés des centres-villes et les potagers en lutte, l’agriculture urbaine permet ainsi de produire, de résister et d’habiter autrement. Issu d’une enquête au long cours dans le Grand Paris, à New York et à Detroit, cette intervention portera sur les efforts collectifs d’associations et d’individus pour reprendre et cultiver la terre dans les métropoles. Au fil des récits recueillis et des parcelles arpentées, elle rendra compte de la pluralité des espaces et des pratiques socio-écologiques, ainsi que des alliances et des conflits qui se nouent autour du retour de l’agriculture dans les ruines du capitalisme urbain. |
Flaminia Paddeu, géographe, est maîtresse de conférences à l’université Sorbonne Paris Nord, chercheuse au laboratoire Pléïade et membre junior de l'Institut Universitaire de France. Ses recherches portent sur les enjeux socio-spatiaux et écologiques de l’agriculture urbaine, du glanage et de la cueillette dans les métropoles en France et aux États-Unis. Elle est membre fondatrice de la revue Urbanités. |
Jeudi 7 décembre 2023 |
Carole Lanoix et Luca Piddiu Friches à défendre, friches à apprendre |
Les friches, les terrains vagues, les délaissés, forment des espaces en tension entre l’abandon et la convoitise. Au cours des dernières années, le nombre des friches qui font l’objet de mobilisations et d’occupations augmente dans les métropoles occidentales, accentués par la diversification des engagements environnementaux et des luttes urbaines locales. Ces mobilisations s’inscrivent dans le temps long, des communautés plurielles s’y engagent et connaissent des trajectoires multiples. Face à ces enjeux, Inter-friches, collectif de chercheur·euses francophones, s’est intéressé à la mobilisation du quartier d’Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, théâtre d’une lutte contre un projet logistique menaçant un espace en friche. Pendant une semaine d'atelier et d'enquête, les chercheur·euses et militant·es (notamment locales) ont produit un fanzine retraçant cette "école de la friche à défendre". Cette conférence entend revenir sur cette expérience, en mettant en lumière les expérimentations politiques et poétiques des territoires à défendre, mais aussi en interrogeant les liens ambigus entre recherche et militance. |
Architecte-urbaniste de formation, Carole Lanoix est chercheuse en Sciences de la ville, Maitre-assistante à l’Institut de Gouvernance de l’Environnement et de Développement Territorial (GEDT) de l’Université de Genève. Diplômée de l'EHESS et de L'EPFL, elle enseigne le projet urbain en Europe et dans les villes d'ailleurs, notamment en Inde et au Canada. Sa pratique de recherche est résolument in-disciplinaire, mêlant anthropologie urbaine, géographie humaine et cartographie sensible. Luca Piddiu est doctorant en urbanisme et aménagement à l’Institut de Gouvernance de l’Environnement et de Développement Territorial (GEDT) de l’Université de Genève. Il est également membre du comité de pilotage du réseau Inter-Friches. Ses recherches portent sur les mobilisations socio-environnementales et controverses d’aménagement, en particulier dans les contextes urbains. |
Jeudi 14 décembre 2023 |
Nilüfer Gole L’espace public et la citoyenneté performative: création des formes, occupation des espaces |
Les nouvelles formes d'expression dans l'espace public nous invitent à envisager ce dernier comme une scène où des acteurs se manifestent et se rassemblent. Il devient un terrain propice à l'expérimentation sociale, favorisant l'émergence de nouvelles modalités d'expression et le tissage de liens et de solidarités entre individus. Au sein de ce séminaire, nous explorerons le processus de déplacement et de diffusion des expressions artistiques, en prenant pour exemple les fresques réalisées à Kaboul et à Clichy-sous-Bois par les artivistes afghans d'ArtLords. Cela nous permettra d'étudier comment ces formes esthétiques relient des espaces éloignés et des enjeux sociaux divers. En examinant la notion de citoyenneté performative, nous nous interrogerons sur la manière dont l'espace public devient un lieu de rencontre pour des acteurs transnationaux, favorisant un espace d'accommodement créatif et d'expression. |
Nilüfer Göle est sociologue, directrice d’études au CESPRA, l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Ses thématiques de recherche sont axées sur l’espace public, les visibilités du religieux et les modernités multiples. Elle dirige actuellement le projet AgorAkademi – Creative Inquiry for Public Space, projet soutenu par la NOMIS Foundation, à Columbia Global Centers, Paris. |
Jeudi 21 décembre 2023 |
Séance de clôture réservée aux étudiant·es |