Fondée en 1559, l’Université de Genève est l’une des institutions du canton les plus anciennes. Pour sa 119^e édition, le vendredi 13 octobre prochain, la cérémonie du Dies academicus ne dérogera donc à aucune de ses traditions: cortège, toges, prises de parole et distinctions. Mais si elle cultive son héritage, l’Université est d’abord un lieu tourné vers l’avenir et l’innovation. Dans un monde où s’entrecroisent les crises, les conflits géopolitiques, les revendications des jeunes générations et des populations minoritaires, l’Université est à la fois gage de continuité et de renouveau. La cérémonie de cette année, placée sous le thème des transitions, en fera la preuve.

Invitée d’honneur du Dies, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, est une figure incontournable de la défense des droits humains depuis plusieurs décennies. Elle a été rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. Elle a notamment dirigé, en 2019, l’enquête sur l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. La défense des droits humains est une des valeurs centrales de l’Université de Genève, qui se traduit à différents échelons, allant de l’accueil des universitaires menacés dans leur pays à la promotion de l’égalité des chances, en passant par la garantie de la liberté académique pour les collaborateurs et collaboratrices de l’institution et le développement de l’esprit critique chez les étudiant-es.

La transition énergétique est l’un des principaux axes de réponse au défi climatique. Créée en 2014, grâce à un partenariat entre l’UNIGE et les Services industriels de Genève, la chaire en efficience énergétique occupe une position de leader dans la recherche interdisciplinaire sur l’efficacité énergétique. Elle sera récompensée par la Médaille de l’innovation.

Parmi les autres distinctions remises lors de la cérémonie, quatre doctorats honoris causa viendront consacrer l’excellence académique. Y figure celui décerné à Esther Duflo, Prix Nobel d’économie 2019, qui prendra la parole à cette occasion. À relever aussi, le prix Latsis remis à Mara Graziani, assistante de recherche à la HES-SO Valais et à IBM Research Europe, dont les travaux portent sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour accélérer la découverte scientifique ainsi que sur des méthodes avancées d’évaluation de modèles qui incluent la fiabilité et la sécurité d’utilisation pour la société.