4 mars 2021 - Alexandra Charvet

 

Événements

Les études de médecine sous le prisme du genre

Campagne de sensibilisation contre le harcèlement, conférences et débat figurent au programme de la Journée internationale des droits des femmes à l’UNIGE le 8 mars prochain. Tour d’horizon.

 

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En pédiatrie, les documents d'apprentissage présentent l’interaction parents-médecins avec 67% de mères, 20% de parents et 12% de pères seulement. Image: DR

 

La carrière des femmes, en particulier en médecine, sera au cœur des préoccupations d’un Café égalité organisé en ligne le 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes. Intitulée «Le plafond de verre: comment le briser?», cette soirée-débat sera également l’occasion de présenter les résultats d’une enquête menée à la Faculté de médecine sur les projets de carrière des futur-es médecins.

 

Lancée l’an dernier par deux étudiantes de la Faculté, Camille Bleeker et Magdalena Schellongova, elle avait pour but de donner à entendre le point de vue des étudiant-es sur la possibilité de concilier vie professionnelle et vie familiale. L’étude a notamment montré que la moitié des participant-es ont l’impression de devoir faire un choix entre leur carrière idéale et leur désir d’avoir des enfants. Trois quarts des participant-es ont déclaré que leur entourage, tant dans le cadre professionnel que dans le cadre privé, les avait découragé-es de faire certains choix de carrière en raison de leur incompatibilité avec une vie de famille. Une proportion qui est plus élevée chez les femmes. La faible représentation des femmes dans les documents d’apprentissage de la Faculté est un autre facteur qui peut influencer les étudiantes à avoir davantage l’impression que leurs confrères que leur carrière sera affectée par l’arrivée des enfants. Les cahiers de pédiatrie présentent par exemple l’interaction parents-médecins avec 67% de mères, 20% de parents et 12% de pères, qui sont par ailleurs actifs dans seulement 2% des cas. Les femmes médecins, quant à elles, sont largement sous-représentées, voire quasiment inexistantes, dans une grande partie des cahiers d’apprentissage, tandis que les infirmiers/ères sont, au contraire, toujours des femmes. Une problématique que la Faculté a prise à bras-le-corps, puisqu’un groupe de travail incluant des étudiant-es revisite actuellement l’ensemble des documents, y compris le matériel d’examen.

Parmi les solutions plébiscitées par les étudiant-es pour un meilleur équilibre de vie, on trouve par ordre d’importance la mise en place de temps partiels, l’augmentation du nombre de places de crèche, l’instauration d’un congé parental ou encore la diminution du temps de travail administratif.

À noter qu’un financement de 200’000 francs vient d’être alloué par Swissuniversities à un projet visant à renforcer l’intégration du genre dans l’enseignement médical et infirmier. Ce dernier prévoit notamment la définition d’objectifs communs à toutes les facultés de médecine et à l’élaboration conjointe de matériel et de stratégies pédagogiques. Cette démarche novatrice permettra de renforcer la qualité des soins aux patient-es et de réduire les inégalités au sein du système de santé, en luttant contre les stéréotypes et les normes préjudiciables.

 

Sensibiliser au harcèlement

D’autres événements viendront également ponctuer la journée du 8 mars. La Délégation intégration de l’UNIGE propose ainsi, pendant la pause de midi, une réflexion sur l’importance et le rôle des femmes migrantes dans les luttes féministes actuelles. Sous le nom «Avenirs féministes: échos d’ici et d’ailleurs», la conférence s’intéressera aux ruptures et aux continuités de la quatrième vague féministe. Quant au Service égalité & diversité, il relancera sa campagne #uniunie contre le harcèlement, imaginée en 2017. De nombreuses institutions universitaires s’en étant emparées, une série de capsules vidéo seront diffusées pour en montrer l’impact. Des témoignages du Brésil, de Pologne, de Belgique, de France et de Suisse viendront rappeler l’importance d'un tel message en milieu universitaire.

 

CAFÉ DE L'ÉGALITÉ 2021

«Le plafond de verre: comment le briser?»

Lundi 8 mars | 17h30 | En ligne


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