9 mars 2023 - Melina Tiphticoglou

 

Événements

Il faut sauver la Suisse de l'apocalypse

L’escape game «rESCue», un jeu d’évasion sur le thème de la transition écologique, prend ses quartiers à Uni Dufour du 13 au 17 mars. Il propose au public, plongé en 2050 dans une Suisse romande dévastée, de revenir en 2020 pour modifier l’avenir.


 

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Représentation pessimiste de la ville d’Yverdon en 2050. Illustration: PET

 

«Des trombes d’eau. On n’imagine pas réellement ce que ça veut dire jusqu’à ce qu’elles s’abattent sur nous. Cent cinquante litres d’eau au mètre carré se sont déversés sur toute la Suisse romande en l’espace de quelques heures. […] À Genève, c’est l’apocalypse. L’Arve a déboulé tel un tsunami dans les rues de la Cité de Calvin. […] 10 000 logements sont inhabitables. […] ». C’est par une immersion sonore plongeant le public dans un mois d’octobre 2050 apocalyptique que commence l’escape game rESCue, un jeu d’évasion sur le thème de la transition écologique, à découvrir du 13 au 17 mars, à Uni Dufour, en préambule de la Semaine de la durabilité.

 

«Nous souhaitions mettre à la disposition d’un large public cet outil qui permet de prendre conscience des enjeux du dérèglement climatique de manière ludique, sans moralisation, ni culpabilisation», explique Stéphanie Reusse, responsable des projets durabilité au Service Campus durable de l’UNIGE. Conçu pour les plus de 15 ans, mais ouvert à des enfants plus jeunes à condition qu’elles et ils soient accompagné-es d’un-e parent-e, rESCue se joue en petits groupes de deux à cinq personnes. Les participant-es commencent par découvrir la Suisse romande de 2050 – exsangue, ravagée par les sécheresses, les pénuries alimentaires et les inondations –, avant de revenir en 2020 avec pour mission de modifier ce sinistre avenir. Pour cela, il leur faudra réduire leurs émissions de CO2 en agissant sur leurs habitudes quotidiennes, en matière d’alimentation, de mobilité, d’énergie, de textile et de numérique.

Conçu par l’association ESC’on change? le contenu du jeu a été validé par des climatologues et des expert-es de l’environnement, dont Pascal Peduzzi, directeur du Global Resource Information Database (GRID) et professeur à la Faculté des sciences. Car si le scénario est imaginaire, il ne s’agit pas de science-fiction: «Toutes les informations données ne sont que des transpositions en Suisse romande des prévisions des expert-es du climat», précise l’association.

Pédagogues et psychologues se sont également penché-es sur le projet, avec l’idée de produire un vrai changement auprès du public. Lisa Moussaoui a contribué au contenu en qualité de chercheuse au sein du Groupe de recherche en psychologie de la santé. «J’ai identifié deux facteurs psychologiques sur lesquels agir pour espérer voir évoluer le comportement des participant-es, explique-t-elle. Le premier est la perception du danger que l’escape game rend tangible en transportant les participant-es dans une Suisse bouleversée. Cela leur permet de prendre conscience de l’imminence de la catastrophe annoncée. Le second facteur est le sentiment d’impuissance, auquel le jeu s’oppose en facilitant l’accès aux solutions existantes.» Lisa Moussaoui mène à présent un projet de recherche pour évaluer, par des enquêtes auprès des participant-es, si l’expérience facilite effectivement le changement.

 

«RESCUE», ESCAPE GAME DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Du 13 au 17 mars, de 9h à 19h

Uni Dufour, 24 rue du Général-Dufour, 1204 Genève
Entrée libre, sur inscription, par groupes de 2 à 5 personnes


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