Journal n°105

La théologie universitaire romande se réforme

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L’Université accueille dès la rentrée 2015 une nouvelle chaire de théologie pratique. Elle sera occupée par Elisabeth Parmentier, jusqu’à présent professeure à l’Université de Strasbourg

La nouvelle chaire de théologie pratique sera occupée dès la rentrée 2015 par Elisabeth Parmentier. Cette spécialiste de la théologie pratique contemporaine et en situation a tout d’abord été maître de conférence (1996), puis professeure (2000) à l’Université de Strasbourg. En France, l’institution alsacienne est l’une des rares à disposer d’une faculté de théologie d’Etat, un lieu à vocation principalement académique.

C’est avec une très grande joie, «empreinte néanmoins de crainte et de tremblements» pour reprendre ses mots, qu’Elisabeth Parmentier rejoint les rangs d’une lignée d’illustres prédécesseurs au sein d’une académie fondée par Calvin lui-même. Elle se réjouit tout particulièrement d’avoir l’opportunité de poursuivre une réflexion de nature théologique dans une ville aussi cosmopolite et internationale que Genève.

Oecuménisme large

Elisabeth Parmentier conçoit la théologie pratique comme une théologie en situation, orientée sur le vécu, en lien direct avec la vie des Eglises et les préoccupations des croyants. Elle la compare «à la médecine généraliste dans la diversité de ses disciplines et dans le souci d’établir des diagnostics et de rechercher des solutions».

Passionnée par la prédication, l’analyse des textes bibliques et de leurs liens avec la littérature moderne, Elisabeth Parmentier entend s’inscrire dans un œcuménisme des Eglises protestantes dont elle a à cœur de montrer à ses étudiants la diversité et les spécificités. Un œcuménisme qu’elle étend également aux autres Eglises chrétiennes. A cet égard, elle souhaite poursuivre les collaborations qu’a engagées son prédécesseur neuchâtelois Félix Moser avec d’autres facultés protestantes et catholiques, tant en Suisse qu’à l’étranger.

Un autre projet d’importance à ses yeux est la mise en place, pour la rentrée 2016, d’une Maîtrise universitaire en théologie à distance, conçue en collaboration avec l’Université de Lausanne. Pionnière dans ce domaine, la faculté genevoise a été la première de Suisse romande, en 1998 déjà, à offrir la possibilité de suivre des études menant à un baccalauréat universitaire entièrement à distance par le biais d’Internet. Elisabeth Parmentier a, de son côté, déjà eu l’occasion de participer à un projet similaire à l’Université de Strasbourg, avec des étudiants du Canada, d’Afrique ou de France.

Nouvelle donne

La création de cette nouvelle chaire à Genève vient combler le vide laissé par la fermeture de celle de Neuchâtel prévue cet été. Celle-ci avait en effet la responsabilité de la «théologie pratique» depuis la signature en 2009 d’une convention de partenariat en théologie protestante et sciences des religions entre les Universités du Triangle Azur (Genève, Lausanne et Neuchâtel). Face à cette nouvelle donne, les Universités de Genève et de Lausanne ont alors décidé de créer une chaire en théologie pratique dans chacune des deux villes lémaniques. Celle de Genève, financée pour une durée de dix ans par le banquier retraité Charles Pictet, a été fondée en hommage à la mère de celui-ci, Irène Pictet.

La rentrée 2015 voit d’ailleurs l’entrée en vigueur à l’UNIGE d’une seconde nouvelle chaire en théologie, honorant cette fois-ci la mémoire de Jacques de Senarclens, ancien doyen de la Faculté de théologie, dont on célèbre les 100 ans de la naissance cette année.