L’UNIGE lance des cours d’éthique pour tous les étudiants
A partir de cet automne, deux cours d’éthique sont proposés dans toutes les facultés de l’Université. Une offre qui souligne la volonté de responsabiliser les étudiants et futurs chercheurs
Deux cours viennent s’ajouter, dès cet automne, au tableau des formations proposées par l’UNIGE. Les étudiants intéressés par les aspects théoriques et pratiques de l’éthique philosophique pourront suivre des cours à option, le premier au semestre d’automne, le second au semestre de printemps.
À quoi sert l’éthique?
Chaque personne est confrontée quotidiennement à des choix, que ce soit dans ses relations sociales, dans son parcours académique ou professionnel. Comment effectuer ces choix, définir des critères, pour retenir la meilleure des options?
L’éthique développe ainsi une réflexion sur les critères que nous utilisons pour prendre des décisions et sur les conséquences de ces dernières. Elle s’interroge sur la façon dont nous pouvons vivre de manière intègre, par rapport à nous-mêmes, à nos relations à autrui et à notre environnement. «L’universitaire n’est pas coupé de la société, explique François Dermange, professeur à la Faculté de théologie. Il doit prendre ses responsabilités face à la place qu’il occupe dans la cité. Celle-ci voit en lui non seulement un expert scientifique mais aussi une autorité morale sur l’usage que l’on fait de la science.»
Pas de moralisation
Ces cours n’ont pas pour objectif de moraliser les comportements mais de montrer comment mettre de l’ordre dans ses idées et comment prendre en compte celles des autres. «Jusqu’à présent, peu de cursus offraient la possibilité aux étudiants de se familiariser avec l’éthique. Il est important qu’ils y soient sensibilisés, qu’ils puissent penser, argumenter et surtout trouver des réponses aux dilemnes auxquels ils sont confrontés», affirme François Dermange.
Le premier cours expose les principaux courants qui marquent la réflexion éthique contemporaine. A partir de discussions sur des cas concrets et réels et de lecture des sources philosophiques, la formation vise à montrer la résonance de ces positions dans le débat contemporain.
«Prenons l’exemple des médicaments pour les enfants» , propose François Dermange. Chaque médicament est testé sur des cobayes. Ce sont des enfants malades mais aussi en bonne santé. Ces tests sont nécessaires pour assurer que les médicaments n’auront pas d’effet secondaire, pourtant ils exposent la santé d’enfants qui doivent être d’autant plus respectés qu’ils sont plus fragiles. Comment concilier alors ces deux impératifs et encadrer la recherche par des lois justes? «Voilà le genre de problématique que nous aborderons. Nous présenterons les différentes manières de penser les problèmes et comment intégrer le débat social pour arriver à un choix final», explique François Dermange.
Les enjeux de la justice
Le second cours mettra l’accent sur les exigences de justice qui bien qu’évidentes, laissent parfois perplexes. Il fera appel à quelques grands témoins qui, par leur vie intellectuelle et leur engagement, marquent le débat contemporain sur la justice dans le monde francophone et international. Ces personnalités proviennent de la philosophie, de l’économie ou encore du droit comme Françoise Tulkens, ancienne juge et vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme, docteur honoris causa de l’UNIGE, qui partagera sa soif de justice et suscitera le débat autour de situations concrètes. Chacun des intervenants donnera par ailleurs deux conférences publiques sur les enjeux actuels de justice qui lui paraissent les plus déterminants.
Initiés et soutenus par le Rectorat, ces cours sont supervisés par un conseil scientifique composé d’un représentant de chaque faculté.