L’histoire constitutionnelle de la Suisse enfin lisible en français

Le second volume de l’ouvrage de référence rédigé par Alfred Kölz et publié a titre posthume en 2004 a été traduit dans la langue de Molière à l’initiative de la Faculté de droit. Récit

L'HISTOIRE D'UN LIVRE
Alfred Kölz est un spécialiste de l’histoire constitutionnelle de la Suisse du XVIII^e au XX^e siècle. Né à Soleure en 1944, c’est à la Faculté de droit de l’Université de Zurich qu’il est désigné en 1979 comme professeur de la chaire de droit public et de droit administratif ainsi que de celle d’histoire constitutionnelle. Il décède subitement en 2003, année durant laquelle il s’est vu attribué le titre de docteur honoris causa de l’Université de Genève.
Malgré sa disparition, ses assistants terminent son travail de recherche et publient, en 2004, le second volume de son œuvre. La version française du premier volume paraît en 2006. La Faculté de droit de l’UNIGE représentée, entre autres, par l’historien du droit Alfred Dufour et Christian Bovet, tous deux anciens doyens, Michel Hottelier, ancien vice-doyen, et Victor Monnier, professeur au Département d’histoire du droit et des doctrines juridiques et politiques, décide de mettre en chantier la version française du second volume devant couvrir la période allant de 1848 aux années 1950.

TRADUCTION FRANCAISE
La recherche de fonds permet de lever, en 2008, les 100 000 francs nécessaires à la traduction de l’ouvrage. Ce travail est confié à Béatrice Aubert avec l’appui du professeur constitutionnaliste Jean-François Aubert. Il leur faudra cinq ans de travail pour aboutir à un texte de plus de 1000 pages. Cet ouvrage exceptionnel respecte par ailleurs le vœu émis par Alfred Kölz: offrir au public un livre d’une lecture agréable et aisée pour tous. En effet, ce récit des aventures qui émaillent l’histoire des constitutions cantonales et fédérales de la Suisse s’adresse non seulement au monde académique mais également à tous les citoyens suisses.

Malgré sa disparition, ses assistants terminent son travail de recherche et publient, en 2004, le second volume de son œuvre. La version française du premier volume paraît en 2006. La Faculté de droit de l’UNIGE représentée, entre autres, par l’historien du droit Alfred Dufour et Christian Bovet, tous deux anciens doyens, Michel Hottelier, ancien vice-doyen, et Victor Monnier, professeur au Département d’histoire du droit et des doctrines juridiques et politiques, décide de mettre en chantier la version française du second volume devant couvrir la période allant de 1848 aux années 1950.
A bien des égards, l’ouvrage d’Alfred Kölz éclaire le mystère d’un pays stable parce que pluriel: cette Suisse qui a inventé la démocratie intégratrice, un système visant, somme toute, à prendre en compte toutes les couches de la population.

LABORATOIRE CANTONAL
Dans le second volume de son Histoire constitutionnelle de la Suisse moderne, Alfred Kölz s’intéresse en premier lieu au développement de la démocratie au niveau cantonal. Il observe que le fédéralisme est le pur produit d’expériences menées au niveau cantonal et il montre comment, de 1848 à nos jours, l’art de vivre ensemble s’est élaboré, civilement, politiquement et juridiquement, dans des contextes de tensions socio-économiques parfois difficiles.

XX^e SIECLE
L’auteur se livre ensuite à l’étude de l’évolution constitutionnelle de la Confédération. Alfred Kölz y aborde aussi les thèmes importants du XX^e siècle, tels la montée du totalitarisme dans les années 1930, le régime des pleins pouvoirs durant la Seconde Guerre mondiale, l’émancipation des femmes, les questions économiques, financières et sociales.
Un chapitre aborde les travaux de révision de la Constitution de 1874 et leur issue: la Constitution suisse de 1999, actuellement en vigueur.
Enfin, c’est par l’évocation de la souveraineté du peuple et par l’inspiration que pourrait puiser l’Europe dans l’histoire constitutionnelle de la Suisse que se termine cette étude.

| POUR EN SAVOIR PLUS |

Histoire constitutionnelle de la Suisse moderne,
par Alfred Kölz
Stämpfli Editions, 2013, 914 p.