Publié dans le prolongement du cycle de conférences «La ville des différences», cet ouvrage collectif propose de penser une ville faite par les différences plutôt que pour celles-ci. Dirigé par Sandro Cattacin, professeur au Département de sociologie (sciences de la société), Fiorenza Gamba, collaboratrice scientifique, et Olivier Waeber, doctorant, tous deux à l’Institut de recherches sociologiques, il réunit des contributions interdisciplinaires autour d’une même question: comment envisager une ville capable d’accueillir la diversité des personnes, des usages et des rythmes?

Face à la variété des modes de vie, la planification urbaine ne peut en effet plus se limiter à des réponses ciblées. Une solution valable pour un groupe ou à un moment donné peut rapidement devenir obsolète. L’ouvrage explore ainsi la notion de «dédifférenciation» qui consiste à concevoir des espaces communs polyvalents, ne privilégiant aucune identité ou fonction en particulier, mais qui encouragent la cohabitation et l’attention accordée à l’autre.

Au-delà de cette proposition, le livre invite à repenser la ville comme un bien commun, au service de l’intérêt collectif. Cela suppose un changement de posture de la part des institutions, appelées à intervenir dans une dynamique d’apprentissage partagé, en soutenant des projets ouverts, coopératifs et inclusifs.

En posant des questions parfois sans réponse immédiate (comment reconnaître l’unicité de chacun-e dans l’aménagement urbain, comment intervenir dans une ville construite, pleine de symboles de pouvoir et d’oppression, en la transformant dans le respect des choix et des formes?), les auteur-es ouvrent un espace de réflexion essentiel sur la fabrique urbaine contemporaine.