8 octobre 2020 - Melina Tiphticoglou

 

Vie de l'UNIGE

Le télétravail se déploie de manière pérenne à l’UNIGE

Plus de 80% du personnel de l’UNIGE souhaite recourir au télétravail, révèle une enquête menée pendant l’été. Pour la vice-rectrice, Brigitte Galliot, la crise sanitaire aura offert une occasion d’intégrer cette nouvelle façon de travailler, basée sur la confiance et dont les risques peuvent être maîtrisés.

 

 

teletravail-J.jpg

R. Cameri


La crise du coronavirus a joué les accélérateurs dans la mise en œuvre durable du télétravail à l’UNIGE. L’idée a émergé en mars 2018, à la suite d’une enquête menée par l’association PAT-UNIGE qui révélait l’intérêt d’une grande partie du personnel pour cette solution. Une première phase pilote est lancée en octobre 2019 avec 115 participant-es et une seconde, de plus grande ampleur, est en préparation, quand, le 16 mars 2020, en raison de la pandémie, l’institution doit recourir en urgence au télétravail pour l’ensemble de son personnel (soit 6600 personnes). L’enquête de satisfaction et l’accompagnement par la société de consulting en management Shake.swiss, initialement prévus pour les phases pilotes, prennent alors tout leur sens.

 

Vendredi 2 octobre, à l’occasion du dialogue avec le Rectorat, la vice-rectrice, Brigitte Galliot, a présenté les résultats de ce sondage, effectué du 25 juin au 14 juillet 2020 et auquel plus de 1000 personnes (918 collaborateur-trices et 97 responsables) ont répondu. Il visait deux objectifs: mieux connaître la perception du télétravail et établir une synthèse des risques.

Le télétravail plébiscité
Les résultats montrent que près de deux tiers des personnes interrogées (63%) ont jugé l’expérience du télétravail positive et en ont une meilleure perception après la période de semi-confinement, tandis que 30% n’ont pas changé d’opinion. Une large majorité (88%) indique vouloir continuer à faire du télétravail, en pointant comme avantage la protection de l’environnement dans 94% des cas, un meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle pour 86% des sondé-es et le renforcement de l’attractivité professionnelle mentionné dans 90% des réponses. Les éléments considérés comme indispensables à sa mise en œuvre sont les outils informatiques (81%), l’autonomie dans le travail (81%), une connexion internet performante (74%) et des règles claires sur les droits et devoirs (56%). Dans le cas où l’employeur n’aurait pas les moyens de fournir l’équipement nécessaire, près de 70% des sondé-es se disent prêt-es à utiliser leur ordinateur privé. Enfin, aucune différence significative de point de vue entre le personnel et les responsables n’est identifiée, un constat jugé très favorable au déploiement du télétravail.

Quels risques encourt l’institution qui déploie le télétravail à grande échelle? Obtenir une réponse claire et robuste à cette question était le deuxième objectif du sondage. Pour ce faire, une matrice de synthèse tenant compte à la fois de la probabilité de voir les risques se concrétiser et de leur gravité s’ils se réalisaient a été développée. Sur les 26 risques identifiés – dont le recensement a été effectué en mars, au cours de la phase pilote – aucun ne s’avère très grave, ni très probable. Ceux dont la probabilité de se réaliser est supérieure à 50% méritent toutefois que l’on s’y intéresse.
Parmi ceux-ci, l’inégalité de traitement et l’insatisfaction qui y est liée, auxquelles les responsables devront apporter toute l’attention nécessaire. Au premier rang des personnes concernées, celles qui ne seraient pas éligibles pour le télétravail (parce que leur fonction ne le permet pas ou parce que leur manager ne les y autorise pas), celles exerçant dans une entité n’ayant pas une culture managériale adaptée au télétravail, ou encore celles qui ne bénéficient pas de matériel informatique fourni par leur entité alors que d’autres y auraient droit.

Évolution majeure du monde du travail
Les relations entre collègues pourraient également pâtir de la mise en œuvre du télétravail. Les personnes interrogées relèvent plus précisément la crainte d’une altération de la communication liée à la baisse des interactions informelles et celle de la diminution de la cohésion d’équipe, des aspects auxquels les responsables devront également veiller. Enfin, plusieurs risques liés à la santé sont recensés, comme celui de se surinvestir pour mériter son temps de télétravail ou le fait que des personnes malades travaillent à domicile au lieu de prendre un jour de repos. Pour éviter ces débordements, il est important de mettre en place une culture de travail basée sur la confiance et de veiller à disposer de règles claires et connues de tous et toutes. Avoir de la peine à se déconnecter ou voir la frontière entre vie privée et vie professionnelle s’estomper figurent aussi parmi les dangers évoqués. Il faut donc instaurer des garde-fous, tout en rappelant que, selon le sondage, une grande majorité des gens apprécient le télétravail pour l’amélioration de l’équilibre vie privée-vie professionnelle qu’il procure.

Au vu des résultats de cette enquête, le Rectorat s’engage à mettre en œuvre trois actions pour maîtriser les risques. Premièrement, formaliser des principes fondamentaux de travail. Au lieu de réglementer tous les éléments de détails, des grandes lignes directrices s’appuyant sur les valeurs de l’UNIGE seront fixées qui permettront de réguler les rapports de travail. Deuxièmement, d’ici à la fin de l’année, former les responsables au management en contexte de télétravail. La fonction managériale doit en effet se repositionner pour gérer des équipes en travail distanciel, pour veiller à maintenir une bonne communication au sein des équipes et à préserver des dynamiques saines, pour fixer des objectifs mesurables et instaurer un climat de confiance. Troisièmement, une formation en e-learning présentera les droits et devoirs de chacun-e, afin d’asseoir des bases solides et que les collaborateurs-trices et les responsables démarrent avec une compréhension parfaitement identique du dispositif mis en place. En fin de compte, comme le souligne Shake.swiss, il s’agit d’accepter que l’introduction du télétravail est une évolution majeure du monde du travail.

Pour en savoir plus

 

 

Vie de l'UNIGE