25 février 2021 - Alexandra Charvet

 

Vie de l'UNIGE

Blues des étudiant-es, démotivation et précarité: l’UNIGE réagit

Face à la crise du Covid-19 et aux situations difficiles vécues par les étudiant-es, tant dans leurs études que dans leur vie quotidienne, l’UNIGE a pris une panoplie de mesures. Tour d’horizon.

 

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Lundi, la rentrée académique s’est faite dans le plus grand des silences. Point de rassemblement sur le parvis d’Uni Mail, bancs déserts dans les salles de cours, tables vides dans les cafétérias… Seule la centaine d’étudiant-es en mobilité, arrivé-es de l’étranger pour le semestre de printemps, a foulé le campus ces dernières semaines – par groupes de cinq – pour découvrir les auditoires avec l’espoir de les fréquenter après la pause pascale. La pandémie a ainsi bouleversé le déroulement de l’année académique, impactant de nombreux/euses étudiant-es. Pour les aider, un arsenal d’outils a été mis en place par l’institution.

 

Assurer l’essentiel

Avec la crise, la situation financière de plusieurs milliers d’étudiant-es a été affectée, ces derniers/ères travaillant dans les secteurs les plus frappés par les mesures de lutte contre la pandémie – restauration, culture, événementiel. Avec un droit restreint aux indemnités de chômage du fait de leur statut d’étudiant-es, elles et ils se retrouvent en grande précarité. Pour faire face à l’importante hausse des demandes d’aide financière et pour compléter le plan de soutien mis en place dès le printemps, un appel à la solidarité a été lancé auprès de la communauté universitaire et du public, qui a soulevé un élan de générosité sans précédent: plus de 155’000 francs ont été récoltés grâce aux dons de 750 personnes, dont de très nombreux alumni qui se sont mobilisé-es depuis les quatre coins du monde. Septante-cinq étudiantes et étudiants ont ainsi pu être soutenu-es, principalement pour assumer leurs frais d’alimentation et le loyer. Pour couvrir le semestre de printemps et l’été, les besoins ont été estimés à 3,6 millions de francs. L’UNIGE poursuit donc ses efforts auprès des pouvoirs publics et des fondations philanthropiques. Grâce à la générosité du groupe Shelter, une aide alimentaire d’urgence a d’ailleurs pu être mise en place. Des colis et/ou des repas peuvent être obtenus tous les jours, sur inscription.

 

Soigner le mental

Pour permettre à chacun-e de mettre des mots sur les situations vécues, une ligne téléphonique de conseil et de soutien psychologique a été créée par le Pôle Cité de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Cette Psyline (022 379 92 00) est à disposition de l’ensemble de la communauté universitaire (étudiant-es et collaborateurs/trices) ainsi qu’aux étudiant-es de la HES-SO et de l’IHEID, du lundi au vendredi, de 11h à 20h. Gratuite et confidentielle, elle rassemble les différentes hotlines psychologiques internes mises en place jusqu’ici. Les consultations psychologiques données en présentiel et les séances de coaching en ligne continuent à être assurées et les rendez-vous peuvent être pris directement sur le site web du Pôle santé. Par ailleurs, afin d’apprendre à gérer le stress et l’anxiété, ou à relativiser face aux difficultés quotidiennes, le Pôle propose des ateliers de mindfulness yoga et de sophrologie. Enfin, une phase pilote vient d’être lancée pour le projet Actidote, une application d’auto-assistance conçue pour prévenir la dépression chez les étudiant-es. Elle propose une intervention préventive rapide dès l’apparition des premiers symptômes. À noter encore qu’une semaine «bien-être» sera organisée du 29 mars au 1er avril prochain par la Division de la formation et des étudiant-es (DIFE).

 

Apprivoiser lapprentissage à distance

Afin de permettre aux étudiant-es de se familiariser avec l’enseignement en ligne, de nombreuses ressources ont été développées par le Pôle soutien à l’enseignement et à l’apprentissage (SEA): un portail «Réussir ses études» pour accompagner les étudiant-es dans la prise en main des outils de l’enseignement à distance (Moodle&cie), des tutoriels visant à les aider à étudier à distance ou à préparer leurs examens, ou encore des webinaires leur permettant d’acquérir des stratégies d’apprentissage à distance (disponibles sur Mediaserver). Par ailleurs, Campus Coach, un programme d’accueil des étudiant-es de première année par des camarades déjà avancé-es dans leur cursus, a été mis sur pied en septembre pour permettre l’intégration académique et sociale des nouveaux/elles arrivé-es. «L’entraide étudiante a toujours beaucoup compté dans la réussite des études, relève Mallory Schaub, responsable du Pôle SEA. Avec la rentrée hybride que la communauté étudiante a vécue cette année, la socialisation a été mise à mal, un manque que le programme vise à combler.»

 

Sonder la communauté étudiante

Pour obtenir une image précise de la réalité étudiante, l’enquête 2021 sur les conditions de vie et d’études, envoyée ces jours-ci à un échantillon représentatif de la population étudiante par l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), a été complétée avec un volet spécifique sur la manière dont les étudiant-es vivent la pandémie. Une quarantaine d’indicateurs (sommeil, stress, gestion des émotions, relations avec les autres, consommation d’alcool, plaisir à étudier, etc.) permettront d’étudier les impacts de la crise au sein de la communauté estudiantine. La perception de l’enseignement à distance sera bien sûr évaluée, mais aussi les risques de fraude ainsi que les effets sur la vie quotidienne comme sur l’intégration sociale. Un premier rapport, établi sur la base d’un sondage réalisé pendant la première vague, a déjà été transmis aux autorités universitaires.

 

Stimuler lentraide

À ces solutions dessinées par l’institution s’ajoutent de nombreuses initiatives qui ont spontanément émergé de part et d’autre, comme l’ouverture en octobre dernier de La Farce, une épicerie gratuite destinée à la communauté étudiante, les actions des associations étudiantes pour que soient prises en compte les difficultés rencontrées tant dans l’enseignement que dans les sessions d’examens à distance ou encore l’ouverture d’une permanence virtuelle afin de rétablir du lien académique informel propice aux études.

 

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