Thèses

Soutenances 2025

Marina LEONI                                

Titre : La « théorie des climats » et les arts au XVIIIe siècle. Du Bos, Algarotti, Bettinelli, Winckelmann »Salomé et le pouvoir de la danse : le mythe de la Femme fatale désorienté.

Directeur.trice : Martin Rueff

Date de la soutenance : samedi 14 juin 2025 , 14h en salle PHIL 201

Résumé : Connue depuis l’Antiquité, la dite « théorie des climats » est reprise et renouvelée au XVIIIe, notamment avec son insertion dans la querelle des Anciens et des Modernes. Cette « théorie », selon laquelle le « climat » exerce une influence sur le physique et le moral de l’être humain, s’enracine dans des disciplines telles que la médecine, la géographie ou la philosophie politique, et est largement utilisé dans les écrits sur les arts pour expliquer les différences artistiques entre les peuples. L’analyse des écrits de Du Bos, d’Algarotti, de Bettinelli et de Winckelmann permettront d’étudier les usages et les appropriations de la « théorie des climats » dans les écrits sur les arts au XVIIIe siècle.

 

Laura ROUX

Titre : Impassibles et dissidents. Formes de la subjectivité poétique autour de 1870.

Directeur.trice : Juan Rigoli

Date de la soutenance : vendredi 20 juin 2025 , 14h en salle PHIL 201

Résumé : La thèse propose de repenser les mutations de la subjectivité poétique au XIXe siècle à partir d’un tournant de leur histoire : le début des années 1870. Elle interroge les fondements théoriques de la « crise du sujet lyrique » et nuance le récit d’une « dépersonnalisation » de la poésie, en s’appuyant sur des œuvres souvent éclipsées dans et par ce récit. La première partie éclaire les modalités de retrait du moi propres à la poésie parnassienne, en développant une étude généalogique de la notion d’« impassibilité » à partir de poèmes statuaires (ch. 1), puis en analysant la pensée et les formes de l’impersonnalité dans l’œuvre Leconte de Lisle (ch. 2). La seconde partie, consacrée à des œuvres de Verlaine (ch. 3), de Richepin (ch. 4) et de Corbière (ch. 5), explore des renouveaux lyriques singuliers, marqués par une résurgence du moi, et met en évidence des reconfigurations diverses de la subjectivité poétique. Cette diversité, envisagée rétrospectivement dans la continuité du romantisme et prospectivement à l’égard de la catégorie de « symbolisme », permet d’appréhender à nouveaux frais les transformations du genre lyrique au cours du XIXe siècle dans son ensemble, en s’écartant d’un modèle linéaire.

 

Kathinka Salzmann

Titre : Traduire "Topdog/Underdog", de Suzan-Lori Parks : un cas de répétition et de révision, ou comment faire jazzer la langue française, de Suzan-Lori Parks.

Directeur.trice : Eric Eigenmann (Lettres) et Susan Pickford (FTI)

Date de la soutenance : lundi 16 juin 2025 , 14h en salle PHIL 201

Résumé : La pièce "Topdog/Underdog", qui a valu à la dramaturge africaine américaine Suzan-Lori Parks le prix Pulitzer de l’œuvre théâtrale en 2002, représente un cas d’étude des plus intéressants : non seulement cette pièce, pourtant iconique aux Etats-Unis, n’a jamais été publiée en traduction française, mais elle pose, de plus, un certain nombre de défis en traduction. En raison de la langue qui y est utilisée, connue sous le nom d’"African American Vernacular English", et des enjeux liés à la racisation ou au genre, traduire "Topdog/Underdog" oblige à se confronter à des choix d’ordre éthique, qu’il s’agira d’analyser en détails dans cette thèse. Au carrefour de plusieurs disciplines et au prisme d'une traduction inédite de la pièce de Parks, cette recherche a pour ambition d’explorer la nature complexe du geste traductif, en reconnaissant notamment un certain nombre de spécificités à la traduction théâtrale.

Kathinka a présenté son sujet de thèse au concours MT180s et a remporté le 1er prix du jury à Genève.