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Stéphanie Hugues, nouvelle vice-doyenne de la Faculté de médecine

Depuis le 1er avril, Stéphanie Hugues est vice-doyenne en charge des carrières, de l’égalité, de la diversité, de l’inclusion et des plateformes, et prend la suite de Martine Collart, nommée vice-rectrice de l’UNIGE. Parmi ses priorités, une meilleure valorisation du corps intermédiaire, et notamment celles et ceux en situation précaire.

Numéro 48 - avril 2024

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Professeure Hugues, vous reprenez le dicastère porté par la professeure Martine Collart, en y ajoutant les plateformes facultaires à la recherche dont vous vous occupiez déjà avec Serge Nef en tant que déléguée au Décanat….

Effectivement! Mon dicastère s’articule autour d’un soutien aux carrières et à la recherche, et je désire m’attacher en priorité aux carrières du corps intermédiaire. Cela fait suite à l’enquête menée par le Rectorat en 2021 qui a mis en évidence l’impact de la précarisation de certains postes de recherche, et le besoin de mieux valoriser les compétences des personnes concernées.

Quelles seront vos actions?

Le corps intermédiaire — soit, entre autres, les maitre-assistant-es et collaborateur/trice scientifiques — de même qu’une partie du personnel administratif et technique dédié à la recherche, est souvent rémunéré sur des fonds de durée limitée. Des contrats courts s’enchaînent donc, sans vision claire des possibilités d’évolution professionnelle, ou simplement de rester et s’investir dans l’institution. Afin d’identifier les personnes à la situation la plus urgente et mieux comprendre l’ampleur du problème pour notre faculté, nous avons effectué un état des lieux détaillé des situations précaires. Une nouvelle commission va être créée pour d’abord traiter les cas les plus urgents, puis de valoriser au mieux ces carrières, avec si possible des ouvertures de postes.

Pour les personnes les plus impactées, une quinzaine à l’heure actuelle, nous allons explorer les possibilités d’une stabilisation à 50%, affiliées soit à une plateforme facultaire, soit dans un département pour des activités transversales. L’idée est que les départements se positionnent pour soutenir des personnes qui peuvent apporter un soutien de recherche ou/et de l’enseignement avec une expertise transversale et non uniquement pour un seul groupe de recherche.

Cette précarité entraîne de fait une relation asymétrique avec les cheffes et chefs de laboratoire, avec des risques inhérents d’injustice. Comment y palier?

A mon sens, par plus de transparence et par un examen de leur parcours et de leurs compétences effectué hors du cadre limité d’un groupe de recherche. C’est pourquoi nous allons inciter les départements à se positionner pour ouvrir des postes transversaux pour l’enseignement et les activités de recherche. Je suis persuadée que les expertises qu’amènent ces personnes pourraient être beaucoup mieux utilisées qu’elles ne le sont aujourd’hui. Il faudra cependant veiller à ce que ces évolutions de carrière ne deviennent pas une voie alternative au professorat, qui relève de critères et de procédures très différentes.

De plus, les personnes disposant d’une expertise technique de pointe pourraient contribuer au succès des plateformes facultaires à la recherche dont bénéficie toute la communauté facultaire. La valorisation des compétences passe aussi par une politique plus proactive en matière de formation continue. 

Et en dehors du milieu académique?

Des événements de réseautage, comme le Life Science Career Day, ou encore les Immunology Days que j’organise pour le Département de pathologie et immunologie, visent à renforcer les possibilités de réseautage et de rencontres entre les jeunes chercheurs/chercheuses et le secteur privé. Mais peut-être devrions-nous explorer un peu plus cette voie.

Quant aux questions d’égalité, diversité et inclusion, qu’avez-vous envie de porter?

Je fais partie de la Commission de l’égalité depuis longtemps, et sa présidente, Dina Zekry, fait un travail formidable. On voit que la politique de l’UNIGE commence à porter ses fruits, avec notamment, la prise en compte de l’égalité dans toutes les procédures de nominations professorales. De même en ce qui concerne le contenu des enseignement-es, sur lesquels le Groupe Médecine, Genre, Equité travaille activement. Il reste bien sûr encore à faire, notamment dans la promotion de la recherche sur des sujets perçus comme féminins (pathologies gynécologiques, par exemple), pour lesquels les financements sont plus difficiles à obtenir.  La prévention des biais inconscients me paraît aussi importante, et j’envisage de mettre en place des formations obligatoires pour tout le corps professoral.

J’aimerais aussi souligner que le Décanat actuel est le premier à dédier un dicastère spécifiquement à ces questions. Il y a vraiment une prise de conscience et une stratégie, comme au niveau du Rectorat dont l’un des axes principaux concerne le vivre-ensemble. En revanche, nous avons jusqu’ici peu traité les aspects de diversité et d’inclusion, notamment des personnes en situation de handicap. J’aimerais pouvoir me former et m’investir également sur ces sujets. L’égalité des chances constitue pour moi une valeur cardinale.

Autre sujet dont vous êtes également en charge: les plateformes facultaires à la recherche…

Là aussi, beaucoup de beaux projets se profilent, en collaboratoin avec Serge Nef, délégué auprès du Décanat! L’important est de conserver une expertise de pointe utile à la communauté de recherche, et de développer de nouveaux outils. La transcriptomique spatiale, par exemple, est l’une des compétences que nous aimerions encourager. Et tout bientôt une nouvelle plateforme va voir le jour, centrée sur la création d’organoïdes afin d’accélérer certaines phases de la recherche, dans le domaine de l’oncologie entre autres, tout en diminuant le recours aux modèles animaux.  

Sur un plan institutionnel nous travaillons aussi à mutualiser certaines de nos compétences avec la Faculté des sciences afin d’offrir une palette encore plus large d’outils de pointe dans le domaine des sciences de la vie.  Nous réfléchissons aussi à développer un pôle de compétences en bioinformatique afin rassembler sous un seul chapeau la riche expertise pour l’instant disséminée dans la maison.

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