Val d'Hérens (Valais)
Le Val d’Hérens est située dans le canton du Valais en Suisse. Il s’agit d’une vallée étroite perchée au-dessus de Sion, qui grimpe progressivement jusqu'aux glaciers à 4000m environ. Ce territoire de 485 km2 et d’environ 8500 habitants correspond plus ou moins au District d'Hérens (qui lui englobe la commune de Ayent de l'autre côté du Rhône). Le Val d’Hérens est marqué par un étagement traditionnel de la vie agro-pastorale entre alpages, mayens, villages permanents et fond de vallée. L’histoire de cette vallée a été fortement marquée par la construction du barrage de la Grande Dixence qui a provoqué un virage important dans les années 60, puis le développement du tourisme d’hiver avec la station de Thyon 4 Vallées, reliée à Verbier. Malgré l’emblématique race d’Hérens (vaches noires) avec ses reines combattantes, les surfaces agricoles ne couvrent plus aujourd’hui que 21,14 km2 et les agriculteurs ne représentent qu’environ 10% de la population active. |
Nouvelliste du 19/12/2011, article "Le parc naturel régional est enterré" |
A partir de la fin des années 80-90, une prise de conscience progressive de certains élus face à une déprise importante et un vieillissement de la population a conduit à la recherche d’alternatives pour relancer la vie et l’économie locale, notamment par un tourisme plus doux et des solutions agro-touristiques. C’est le point de départ d’une réflexion qui concerne une partie du territoire (versant de rive droite de la Borgne), s’appuyant sur différentes études qui mettent en avant la richesse des milieux naturels, contrastant avec un mitage du territoire par les résidences secondaires. La stratégie initiale est celle de l’obtention d’un label biosphère Unesco ; celle-ci s’oriente progressivement vers un projet de Parc Naturel Régional et s’étend à l’ensemble de la vallée vers le milieu des années 2000. Une association intercommunale du Val d’Hérens est alors créée. La coopération entre communes reste difficile, des divergences politiques (notamment entre anciens élus et nouveaux) se creusent et la population locale n’adhère pas à ce projet de PNR. Les arguments des opposants sont : une mainmise de Berne et des « écolos » sur le territoire, une perte d’autonomie, la transformation de la vallée en « réserve d’Indiens », l’interdiction de construire, ou le faible impact économique (y compris touristique) voire l’endettement pour la vallée. Les défenseurs du projet de leur côté peinent à contrer ces arguments, tentant tant bien que mal de rassurer sur les bénéfices d’un tel projet. Le 18 décembre 2011, le projet de PNR est refusé suite à votation populaire par la majorité des communes concernées. Depuis, la Lex Weber (en 2012) et la révision de la Loi d’Aménagement du Territoire (en 2014) ont restreint les constructions, plus récemment la votation régionale pour une taxe de séjour (en 2015), ont relancé les interrogations sur le devenir de la vallée et les outils et les moyens de coopération intercommunale. |
Belvédère de Saint-Martin et Les Haudères, Evolène [S. Paradis, 2016] |