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Travailler dans les interstices : quels enjeux de formation ?

Conférence interstices
Le laboratoire RIFT a le plaisir de vous convier à sa prochaine journée d'étude et d'échanges, en partenariat avec la HETS, HES-SO Genève et l'association Noctambus

!! Evénement reporté !!

Travailler dans les interstices : quels enjeux de formation ?

Vendredi 30 janvier 2015 - dès 8h45 - Uni Mail - salle S160

Résumé

Qu’il s’agisse de rendre accessibles des expériences devenues des citadelles (pratiques de médiation, muséale, artistique, …), ou de garantir la sécurité ou la convivialité dans des espaces collectifs impersonnels (modération dans les bus nocturnes, correspondants de nuit…), des pratiques nouvelles ont émergé, qui répondent aujourd’hui à des besoins qu’aucun métier ne couvre de façon satisfaisante.

Ces pratiques, qui se développent dans des interstices organisationnels, temporels et spatiaux, sont à l’origine de « petits boulots » supposant des engagements professionnels momentanés. Elles sont des passerelles possibles vers un « vrai travail ». Mais elles sont aussi pénétrées de dynamiques de reconnaissance et de développement. Se logeant dans ces interstices et ne s’asseyant pas (voire peu) sur une certification ou qualification, elles questionnent la légitimité et la compétence de ces acteurs, et, même si l’existence de leurs savoir-faire spécifiques commence à être reconnue, elles posent des problèmes relatifs à leur professionnalisation.

La volonté d’assurer - parfois de contrôler - les qualifications de ces acteurs, a progressivement instauré un lien étroit entre la formation et la professionnalisation. Les nécessités de qualifier des savoirs experts et d’expliciter des compétences pour la conception de référentiels, les injonctions à la responsabilité individuelle de formation continue, ainsi que la prescription de réflexivité…, deviennent des moyens de légitimer ces pratiques. Cela produit des formations orientées vers une spécialisation et sous-tendues par des logiques de rationalité et d’utilitarisme : il s’agit alors, en préparant soit à de nouveaux métiers soit en complétant des métiers existants, de réduire ou combler ces interstices.

Nous faisons l’hypothèse que « ces pratiques interstitielles » sont spécifiques et qu’elles supportent mal des réponses de formation « clés en main ». Nous pensons au contraire qu’elles posent des questions inédites et révélatrices de la fonction actuelle de la formation dans la société. Comment s’assurer que le processus de professionnalisation ne heurte pas une logique de participation des citoyens ? Peut-on penser la recherche et la formation comme porteuses d’un potentiel de restitution du lien social distendu par l’organisation du travail et les modes de vie ?

Ce questionnement sera au centre de cette journée.

17 novembre 2014
  2015