“Kyrgyz-Tajik Border Delimitation Dispute A Legal Analysis”
Annick Peter
GSI Working Paper BA LAW 2024/01
N° ISSN: ISSN 2624-8360
Discipline : Law
Date: 2024
Keywords
Public International Law Border Delimitation Central Asia Kyrgyzstan-Tajikistan Territorial Disputes
Abstract
The unresolved delimitation of the Kyrgyz-Tajik border has incited recurring and increasing violent outbreaks among border communities especially in recent years. Disputes usually involve land allocation and resources distribution, namely access to water, pasture as well as the right of way, the former two intensifying with increasing resource scarcity due to climate change.
This paper investigates the legal situation of disputed border sections between Kyrgyzstan and Tajikistan, with a focus on the Batken/Isfara region, more specifically the contentious areas of the Isfara Valley and the Vorukh enclave, a hotspot of violent clashes. Being of strategic importance the valley is one of the main issues why talks on border delimitation have stagnated.
First, the conflicting territorial claims and origins of disputes are examined on the basis of official statements, government reports as well as Kyrgyz and Tajik newspaper articles. After considering the theoretical and legal framework applicable to international territorial disputes, an assessment of the claims is made. Employing a thorough analysis of historical documents, maps and international legal frameworks, the study examines the territorial claims and legal standings of both nations. The ambiguous and unresolved border delineation trace back to the Soviet era with the '1958 agreement at the centera commission's decision that favoured Kyrgyz SSR by adjusting the de jure situation to reflect actual land use. The decision was ratified by the Kyrgyz SSR, but the consent of the Tajik SSR is contentious, which has led to today's dispute over the legitimacy of the 1958 demarcation under the Soviet legal framework in place at the time.
The findings highlight the inherent challenges posed by the uti possidetis principle, which, while providing legal stability, does not fully address the complexities of pre-existing conflicts. The enduring discrepancy between de facto and initial de jure situations, deeply rooted historical claims, and the strategic significance of the contested areas pose significant hurdles to achieving a lasting resolution to the Kyrgyz-Tajik border dispute. The case offers broader insights into the challenges of border delimitation in post-Soviet states.
La délimitation non résolue de la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan a donné lieu à des explosions de violence récurrentes et croissantes au sein des communautés frontalières, en particulier au cours des dernières années. Les différends portent généralement sur l'attribution des terres et la distribution des ressources, à savoir l'accès à l'eau, aux pâturages et au droit de passage, les deux premiers s'intensifiant avec la raréfaction des ressources due au changement climatique.
Cet article étudie la situation juridique des sections frontalières contestées entre le Kirghizistan et le Tadjikistan, en se concentrant sur la région de Batken/Isfara, plus particulièrement sur les zones litigieuses de la vallée de l'Isfara et de l'enclave de Vorukh, un point névralgique de violents affrontements. D'une importance stratégique, la vallée est l'une des principales raisons pour lesquelles les dialogues sur la délimitation de la frontière ont stagné.
Tout d'abord, les revendications territoriales conflictuelles et les origines des différends sont examinées sur la base de déclarations officielles, de rapports gouvernementaux ainsi que d'articles de journaux kirghizes et tadjiks. Après avoir examiné le cadre théorique et juridique applicable aux différends territoriaux internationaux, une évaluation des revendications est effectuée. Grâce à une analyse approfondie des documents historiques, des cartes et des cadres juridiques internationaux, l'étude examine les revendications territoriales et les positions juridiques des deux nations. Le tracé ambigu et non résolu de la frontière remonte à l'ère soviétique, avec au centre l'accord de 1958, une décision de la commission qui a favorisé la RSS kirghize en ajustant la situation de jure pour refléter l'utilisation effective des terres. La décision a été ratifiée par la RSS kirghize, mais le consentement de la RSS tadjike est controversé, ce qui a conduit au différend actuel sur la légitimité de la démarcation de 1958 en vertu du cadre juridique soviétique en place à l'époque.
Les résultats mettent en évidence les défis inhérents au principe de l'uti possidetis, qui, tout en assurant une stabilité juridique, ne répond pas entièrement aux complexités des conflits préexistants. L'écart persistant entre les situations de facto et de jure initiales, les revendications historiques profondément enracinées et l'importance stratégique des zones contestées constituent des obstacles importants à une résolution durable du conflit frontalier entre le Kirghizistan et le Tadjikistan. Ce cas offre un aperçu plus large des défis posés par la délimitation des frontières dans les États post-soviétiques.