Afin de donner du sens aux productions des étudiant-es et de permettre à leur travail de s’inscrire dans une perspective plus large, les produits synthétisés lors des TP sont désormais des composés pharmaceutiques à réel caractère innovant. Au travers de la collaboration avec le DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative) — une institution à but non lucratif — les composés sont valorisés, car testés dans des modèles biologiques de maladies négligées et pourront potentiellement être utilisés pour traiter ces maladies (ex., Leishmaniose viscérale, maladie de Chagas). De plus, les étudiant-es prennent part au réseau international de recherche « open-synthesis-network » de cette institution. Cela renforce leur implication et leur motivation durant les TP.
Concrètement, les étudiant-es sont réparti-es en groupes de 2 étudiant-es durant 7 semaines de TP (14 jours). Ils/elles réalisent une seule synthèse plus complexe comportant davantage d’étapes (synthèse multi-étapes). Afin de compléter leur formation pratique, des techniques spécifiques nécessaires à cette synthèse leur sont présentées ainsi que toutes les méthodes analytiques pour la détermination structurale des composés (par RMN du proton, du carbone 13C, spectrométrie de masse). Celles-ci sont ensuite réalisées en autonomie par les groupes ; ce qui implique une importante prise de responsabilité et aboutit à une meilleure assimilation des acquis. La rigueur scientifique est de mise : il leur faut préparer et suivre un plan d’expérimentation préétabli durant les différentes étapes de la synthèse tout en collaborant étroitement au sein de leur groupe, mais aussi entre les groupes de la volée.
L’évaluation des étudiant-es est moins orientée sur la « performance », mais plus axée sur leurs investissements et le degré de progrès dans la compréhension des phénomènes expérimentaux. En effet, il est clair qu’un travail d’investigation « pur » donnera des résultats plus incertains qu’un travail établi depuis de nombreuses années. En outre, un rapport de synthèse écrit sous la forme d’une publication scientifique, en particulier dans sa partie expérimentale, est demandé. Les étudiant-es effectuent également, pour la première fois dans leur cursus, une présentation orale de 15 min devant l’équipe enseignante et un-e représentant-e du DNDi pour exposer leurs résultats. Ainsi, le format des TP se rapproche de ce qui leur sera demandé durant leur travail de Master. Cette réforme permet donc de renforcer la cohérence dans la formation entre les années « charnières » que sont la fin du Bachelor et le début du Master.