15 avril 2021 - Jacques Erard

 

Événements

Quand science et spiritualité font cause commune

Le mardi 20 avril aura lieu la soirée de lancement public du programme «À Ciel Ouvert», visant à enrichir le dialogue entre science et spiritualité. Au programme: des interventions du Prix Nobel de physique 2019 Didier Queloz, de l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan et de l’artiste peintre Fabienne Verdier.

 

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Lancé l’automne dernier par la Faculté de théologie, le programme «À Ciel Ouvert» entend instaurer de manière interdisciplinaire un dialogue à l’intersection de la connaissance du monde physique et de l’expérience spirituelle autour de questions sur les origines du monde, la place et le sens de l’être humain dans l’Univers. Il inaugure, le mardi 20 avril, son volet public avec une table ronde en ligne réunissant astronomes et théologien-nes, qui sera diffusée sur Léman Bleu. Présentation avec Marie-Gabrielle Cajoly, membre du comité de gouvernance du programme et représentante de la Fondation Yves et Inez Oltramare, partenaire de la Faculté de théologie dans cette démarche inédite en Suisse.

 

Le Journal: Dans quel état d’esprit abordez-vous cette soirée de lancement?
Marie-Gabrielle Cajoly
: Pour cet événement, nous voulions avoir différents angles de perspective sur ce programme qui a une vocation première: l’ouverture, le dialogue et l’approche de différentes disciplines sur un sujet qui soulève des questions à propos de l’origine du monde et de notre existence humaine. Qu’est-ce que l’Univers, qu’est-ce que la vie, comment l’appréhender, qu’en disent les scientifiques, astrophysiciens, théologiens, philosophes? Comment appréhender cette quête de sens?

Aux côtés d’astrophysiciens, une artiste, Fabienne Verdier, figure parmi les intervenant-es. Pourquoi ce choix?
Fabienne Verdier est une artiste contemporaine de premier plan dont les œuvres sont basées sur une inspiration hybride. Elle a passé plus de dix ans en Chine où elle a appris à percevoir ce qui va au-delà de la représentation figurative du monde, ce qu’elle appelle « le souffle » ou encore, avec Bergson, « l’élan vital » qui anime les éléments de la nature. Elle a noué une relation d’amitié avec l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, que nous accueillons également lors de cette soirée. Cette amitié a donné lieu à des discussions qui l’inspirent dans son travail d’artiste. Nous aurons son témoignage à travers un reportage spécialement réalisé pour cette occasion.

Trinh Xuan Thuan parlait de la mélodie secrète de l’Univers dans un de ses ouvrages les plus célèbres. L’intuition joue-t-elle un rôle dans la connaissance?
Il s’agit en tous cas d’une démarche proprement humaine. Les scientifiques eux/elles-mêmes travaillent souvent à partir d’intuitions qu’elles/ils cherchent méthodiquement à vérifier, tout comme le font les théologien-nes, les philosophes ou les artistes avec les outils qui sont les leurs. C’est ce que nous cherchons à exprimer à travers cet événement: dans cette quête de sens et de découvertes, il est beaucoup plus riche d’avancer en conjuguant les savoirs plutôt qu’en les compartimentant.

A travers ce lancement, vous vous adressez à un large public intéressé par ces questions. Cette démarche s’adresse-t-elle aussi aux étudiant-e-s avec un volet formation?
Le programme est constitué de trois piliers. D’abord les événements publics, avec ce premier rendez-vous du 20 avril, puis d’autres prévus en mai et cet automne. Le deuxième pilier vise effectivement la formation des étudiant-e-s de théologie, de philosophie et de différentes autres disciplines qui pourront intégrer dans leur parcours académique des unités sur l’astrophysique et l’astronomie et obtenir ainsi des crédits ECTS. C’est un dispositif absolument inédit dans le milieu des études supérieures de théologie. Cela revient à dire qu’il est aussi pertinent et fructueux, dans le contexte de telles études, de développer des connaissances scientifiques. Ces cours devraient commencer au prochain semestre d’automne.

Et le troisième pilier?
Il s’agit d’une réflexion pluridisciplinaire menée au niveau des expert-es et qui a pris la forme, depuis l’automne dernier, d’un séminaire entre astronomes, théologiens et théologiennes de l’UNIGE, avec l’idée de faire avancer les connaissances et de produire des publications.

Le programme bénéficie du soutien du Rectorat mais aussi de la fondation Yves et Inez Oltramare. Pouvez-vous nous dire quelle est la motivation du couple de mécènes dans ce programme?
La fondation a été présente dès les origines du programme. Il ne s’agit pas uniquement d’une relation de mécénat mais d’un véritable partenariat construit sur des convictions partagées. À l’occasion d’une présentation du livre d’Yves Oltramare Tu seras rencontreur d’homme à la Société de lecture, en compagnie de Trinh Xuan Thuan, et du commentaire du livre par Ghislain Waterlot, doyen de la Faculté de théologie, l’idée a germé d’une expérience de rapprochement au sein de l’Université, une démarche qui a également suscité l’intérêt du recteur, Yves Flückiger. Dans son livre, Yves Oltramare expose son cheminement spirituel qui se nourrit des données scientifiques et notamment de la théorie du Big Bang. Son approche consiste à puiser à différentes sources pour constituer un savoir agrandi et nourrir aussi bien sa soif de connaissance que sa spiritualité.

«À Ciel Ouvert» - Soirée de lancement

Mardi 20 avril | 18h30 | Événement en ligne (inscription requise)


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