C’est la première fois en Suisse qu’un livre est entièrement consacré aux syrphes. Aux syrphes de Genève, qui plus est. Cette famille d’insectes – de diptères pour être précis qui comprend les mouches, moucherons et autres moustiques – est mal connue du grand public, voire mal aimée. Pourtant, elle possède au moins trois caractéristiques qui en font des auxiliaires précieux de l’humain. Certaines larves, d’abord, sont carnivores et se délectent, entre autres, des pucerons et autres pestes des jardins et des cultures. Ensuite, se nourrissant du pollen et du nectar des fleurs, les individus adultes sont des pollinisateurs. Et, enfin, ce sont des marqueurs biologiques dont la présence permet d’évaluer la «qualité» ou l’«état de santé» d’un écosystème. À cela, on peut ajouter le fait que ces petites bêtes ne piquent pas. En revanche, elles imitent souvent avec talent d’autres espèces d’insectes telles que les abeilles, les guêpes ou encore les frelons qui, elles, sont munies d’un dard. Genève sous la loupe: les syrphes du canton, ouvrage très complet et bien illustré, décrit toutes les caractéristiques des syrphes et recense les 228 espèces qui ont colonisé littéralement tous les habitats du canton du bout du lac. Ce dernier est d’ailleurs particulièrement riche en syrphes. Il compte en effet plus de la moitié des espèces suisses alors qu’il n’occupe que 1% de la surface du pays. De plus, quelques espèces citées dans ce livre, qui reprend d’ailleurs les résultats des travaux de maîtrise universitaire en sciences de l’environnement de deux des auteurs (Gaël Pétremand et Marie Bessat), ne sont connues en Suisse que sur le territoire genevois, ce qui confère aux autorités du canton une responsabilité à l’égard du maintien de leur habitat.