1er juin 2022 - AC

 

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La solitude du grand âge

 

 

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Cornelia Hummel

La Suisse est l’un des pays qui comptent le plus grand nombre de centenaires. Bien vieillir, en bonne santé et sans maladie, c’est le rêve. Mais avec l’âge arrivent fatalement toutes sortes de maladies chroniques, parfois invalidantes. Dans son émission du 25 mai dernier, 36,9°, le magazine santé de la RTS, menait l’enquête sur les recherches en cours dans le domaine du vieillissement et sur les promesses de la science. Pour évoquer le phénomène de la solitude – il peut en effet devenir difficile de maintenir une vie sociale riche à partir d’un certain âge –, c’est la sociologue Cornelia Hummel, professeure à la Faculté des sciences de la société, qui était interviewée. «La solitude est une problématique assez complexe, constate la spécialiste des questions de vieillissement. Il y a, d’un côté, le regard objectif qui peut être posé sur la solitude, c’est-à-dire l’isolement et, de l’autre, le sentiment de solitude qui peut s’exprimer même si l’on est entouré-e d’une famille, d’amis, d’énormément de personnes autour de soi. Nombreuses seront les femmes qui, confrontées au veuvage, vont se retrouver à vivre seules et subir une rupture des relations par le biais de la perte du conjoint.» Si les coups durs sont inévitables dans la vie, l’hypothèse peut être faite que l’on vieillit un peu comme on a vécu. «Les individus qui ont été très attentifs à être en lien avec leur famille et avec leur cercle social vont maintenir ces liens dans le grand âge, relève Cornelia Hummel. Les personnes qui étaient déjà un peu solitaires vont devenir de plus en plus isolées. Il y a une question de continuité: ce n’est pas le jour de la retraite que la solitude nous tombe dessus, c’est l’accumulation de liens ou, au contraire, leur manque qui va devenir plus saillant après la retraite.»

 

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