30 novembre 2022 - Jacques Erard

 

Vie de l'UNIGE

En période de sobriété, l’impression 3D se découvre une nouvelle vocation

 

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Pièces réalisées par l'Atelier 3Durable. Photo: DR

 

Recycler le plastique consommé sur le campus pour réparer des objets ou en créer de nouveaux grâce à l’impression 3D, c’est l’idée qui a germé dans la tête d’un post-doctorant du Département de pathologie et immunologie, par ailleurs passionné d’impression 3D. Par l’intermédiaire du Programme de projets partenaire (P3), proposé depuis quelques années par le Bureau de la transformation numérique de l’UNIGE, Fabien Bonini a pu se mettre en contact avec deux étudiants de master, Kevin Santamaria (Tecfa) et Frédéric Leis (Faculté des sciences). En couplant leurs compétences ils ont affiné leur projet et réussi à obtenir un financement, qui leur permet aujourd’hui de lancer l’Atelier 3Durable, un service qui s’adresse à l’ensemble de la communauté universitaire.

«L’idée est d’utiliser l’impression 3D pour contribuer à rendre le campus plus durable», explique Fabien Bonini. Dans un premier temps, il s’agira essentiellement de proposer des réparations d’objets ou la création de pièces de rechange qui ne sont pas ou plus disponibles sur le marché afin d’éviter de jeter un appareil ou un accessoire. «Il m’est par exemple arrivé récemment d’imprimer des petites pièces qui servent à ajuster les lanières d’un sac à dos. Celui-ci était encore en parfait état, mais ces pièces étant cassées, plus moyen de faire tenir les lanières. Il m’a fallu en tout une heure et 5 grammes de plastique», raconte le post-doctorant.

Si la demande est au rendez-vous, le service pourrait être élargi. Les laboratoires de l’Université sont très friands d’accessoires pour des expériences. L’équipe de l’Atelier 3Durable a ainsi créé un porte scalpel ajustable. Elle est par ailleurs en train de fabriquer, à partir d’un modèle open source, une machine permettant de recycler du PET en un filament utilisé par les imprimantes. Les bouteilles en plastiques récoltées sur le campus pourraient être recyclées pour fabriquer des trousses de TP, des pinces, ainsi que d’autres prototypes expérimentaux. «Nous voyons cela comme une manière de récompenser le recyclage. Si les pièces sont réalisées à partir de déchets récoltés sur le campus, nous pourrons, grâce à ce circuit court, envisager de les proposer gratuitement.»

Pour la création de nouvelles pièces, l’équipe peut s’appuyer sur une communauté d’imprimeurs orientée open source, qui partage leurs expériences, leurs designs et le code informatique qui sert à guider le travail des imprimantes.

L’Atelier 3Durable est actuellement hébergé au FacLab de l’UNIGE, à Battelle. Il dispose de deux imprimantes. Dès le début du prochain semestre, il proposera un service «repair café» tous les vendredis après-midi à l’ensemble des membres de la communauté universitaire souhaitant réparer des objets ou fabriquer des pièces gratuitement.


Contact: atelier3durable(at)outlook.com
Instagram: atelier3durable

L’impression 3D, du plastique à l’argile

L’impression 3D fait le bonheur des chercheurs et chercheuses depuis une dizaine d’années. Elle est notamment utilisée en sciences de la vie, où elle permet de fabriquer des prothèses personnalisées ou encore de visualiser des organes en trois dimensions. Cette technologie a d’abord été adoptée par l’industrie en fonctionnant par soustraction de matière: un bloc de plastique ou de métal est débité à l’aide d’une tête commandée par ordinateur jusqu’à obtenir la pièce désirée. Elle s’est ensuite popularisée avec l’arrivée des imprimantes qui procèdent par ajout de couches successives. Cette méthode ayant l’avantage d’économiser le matériau, les industries automobiles et aéronautique se sont tournées vers elle pour des raisons de coût et de contrôle de processus de fabrication. Si l’impression en métal est possible dans ces contextes industriels, le plastique – qui a l’avantage de fondre à des températures de quelque 200 ou 300 °C contre plus de 1000 °C pour le métal – est privilégié pour les utilisations individuelles. Le FacLab va cependant faire l’acquisition d’une imprimante à argile. Ce matériau est en effet réutilisable quasiment à l’infini et il est possible de le cuire pour obtenir des ustensiles de la vie courante. Certaines céramiques et le verre sont également employés.

 

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