Disciplina Clericalis

Histoire éditoriale

LES FABLES PIERRE AUFONS

HISTOIRE ÉDITORIALE

En 1824 paraît à la Société des Bibliophiles un ouvrage intitulé Discipline de clergie, qui donne accès au texte latin de la Disciplina Clericalis, tout en produisant la traduction en prose en regard. Dans un second volume, on trouve une édition de la traduction en vers dite « A » (Les Fables Pierre Aufons), d’après les ms. de Londres, B.L., Add. 10289 et Paris, B.N., f. fr. 12581. La présentation de l’ouvrage est signée par Labouderie. On doit la publication de la traduction française en vers à Méon 1.

Le ms. M (Augsbourg, Univ. 1, 4, 2,1) a été édité par M. Roesle : Le Castoiement d’un père à son fils, Munich, 1899 (Programm der Luitpoldkreisrealschule 1897-1899)2 . Cet ouvrage est devenu fort rare. Deux extraits tirés de ce ms. figurent aussi dans la Chrestomathie de l’ancien français (VIIIe - XVe s.) de K. Bartsch, 2e éd., 1872.

Dans les années 1910-1922, W. Söderhjelm et A. Hilka publient trois volumes consacrés eux aussi à la Disciplina clericalis et à ses traductions françaises médiévales (Hilka et Söderhjelm, 1910-1922). Leur travail précis fournit encore aujourd’hui l’essentiel de nos connaissances sur les différents manuscrits qui transmettent les textes qui nous intéressent. L’édition Hilka-Söderhjelm reste une référence pour l’étude de nos textes aussi bien que de leur source latine.

Dès avant la parution de son édition, W. Söderhjelm a rendu compte des résultats de son enquête dans ses « Bemerkungen zur Disciplina clericalis und ihren französischen Bearbeitungen » (1910, pp. 48-75). Selon lui, la traduction désignée comme Les Fables Pierre Aufons, qu’il repère par le signe L, est la plus ancienne des deux.

En 1971 paraît une édition basée sur le seul manuscrit de Londres (B.L. Add 10289) élaborée par Edward D. Montgomery, Jr. : Le Chastoiement d’un père à son fils, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1971. Argumentant sur le fait que les divers manuscrits transmettent des états du texte assez différents les uns des autres, l’éditeur préfère s’en tenir à l’examen d’un seul témoin, tout en publiant en appendice, sans réellement motiver son choix, un extrait du ms. h (Londres B.L. Harley 527) de l’autre traduction. Malgré sa date relativement récente, il nous semble que cette publication serait à reprendre, pour plusieurs raisons : la justification du choix du manuscrit de base est des plus sommaires ; les notes « critiques » se réduisent à de simples éclaircissements de traduction, ou à des points de grammaire élémentaire d’ancien français ; le glossaire (6 pages imprimées large) est d’une grande indigence ; toutes les références sont à Godefroy et Meyer-Lübke (R.E.W), il n’est pas sûr que le Tobler-Lommatzsch et le F.E.W. soient utilisés ; enfin et surtout, comme le signale le Complément bibliographique du DEAF, l’éditeur n’a pas repéré l’existence de l’édition A. Hilka-W. Söderhjelm, Petri Alfonsi Disciplina clericalis (1910-1922) dont le vol. III, consacré aux Französische Versbearbeitungen, n’est pas cité dans la liste des « Previous Editions » (pp. 11-12).

 


1 Méon ne donne aucune indication sur les manuscrits qu’il a utilisés pour mettre au point ce texte. Une note de l’introduction à l’édition des Trois versions rimées de l’Evangile de Nicodème, 1885, p. XXI, note 1, signale que « la ressemblance des leçons qu’il (Méon) donne avec celles que nous connaissons du ms. Add. 10289 va jusqu’à l’identité ». Cependant le texte publié par Méon comporte de très fréquentes interpolations opérées, sans indications de la part de l’éditeur, à partir du manuscrit B. N. F. fr. 12581.

2 Voir compte-rendu dans Romania 28, 1899, p.161.