30 septembre 2025: Leçon inaugurale Prof. Stéphane Sizonenko

Réduire les conséquences des lésions cérébrales chez l’enfant

Pr Stéphane SIZONENKO
Professeur ordinaire
Département de pédiatrie, gynécologie et obstétrique,
Faculté de médecine UNIGE
Médecin adjoint agrégé, Service de développement et croissance,
Département de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, HUG

Les conséquences des lésions cérébrales sur le cerveau en développement peuvent avoir un impact dramatique sur toute la vie des enfants qui en ont souffert. Afin de prévenir – ou au moins en limiter les effets délétères – le corps médical table sur des interventions précoces et intensives. Mais il faut pour cela faire correspondre les lésions et les altérations du développement observées en clinique.

La mise au point d’un nouveau modèle de lésion cérébrale dans un modèle animal a ainsi permis d’établir les corrélations entre les lésions et les altérations du développement cérébral chez les nouveau-nés prématurés. L’imagerie par résonance magnétique à haut champs a permis de mieux décrire les lésions cérébrales des prématuré-es et d’étudier des interventions neuroprotectrices. Ainsi, la lactoferrine, une protéine naturelle du lait, présente des propriétés multiples qui agissent contre les mécanismes délétères associées à l’hypoxie-ischémie, l’inflammation et le retard de croissance cérébral. Elle permet de réduire la mort neuronale, l’inflammation et le stress oxydatif, et ainsi diminuer la lésion cérébrale et améliorer la fonction neurologique.

Dans les cas les plus graves avec paralysie cérébrale, la neuroprotection cède le pas à d’autres interventions basées sur la capacité de plasticité du cerveau. La neuro-réhabilitation sensori-motrice précoce et intensive vise alors à récupérer les fonctions motrices et cognitives nécessaires au quotidien. Des études conduites chez des rats ont permis de montrer une amélioration fonctionnelle au niveau de la marche et de la connectivité cérébrale. Ces résultats encourageants ont été confirmés chez des enfants par de premières études cliniques.  

Lors de sa conférence, Stéphane Sizonenko abordera les particularités des lésions du cerveau en développement et les stratégies thérapeutiques novatrices qui permettront aux enfants de vivre leur vie le mieux possible. 
 

Biographie

Stéphane Sizonenko obtient son diplôme de médecin à Genève en 1990 et son doctorat en 1994. D’abord assistant de recherche, il travaille sur le métabolisme de la proinsuline. Il poursuit sa formation en pédiatrie et en néonatologie aux HUG (FMH en 1996), puis rejoint l’Université d’Auckland où il complète sa formation clinique et initie sa recherche sur les lésions cérébrales du prématuré (PhD en 2003). De retour à Genève en 2001, il rejoint le Département de pédiatrie et poursuit ses recherches au sein du Département des neurosciences fondamentales. 

En 2005, il devient médecin adjoint au Service de développement et croissance des HUG et y prend la responsabilité du laboratoire de recherche. Il collabore par ailleurs avec l’EPFL dans le domaine de l’imagerie par résonance magnétique des lésions cérébrales. Ses intérêts cliniques et scientifiques se rejoignent dans un but translationnel: mieux comprendre, évaluer et traiter les lésions du cerveau en développement pour limiter les risques de difficultés développementales chez l’enfant. Nommé privat-docent en 2009, puis professeur assistant au Département de pédiatrie de la Faculté de médecine 2014, il est titularisé à la fonction de professeur associé en 2017 et promu professeur ordinaire en mai 2025.
 

30 sept. 2025

Leçons inaugurales