Hippocrate de Cos

Ce manuscrit de la Fondation Martin Bodmer datant du IXe siècle est important car il est le témoin unique, dans sa 1ère partie, d’une traduction latine du livre II du traité de médecine hippocratique Du regime, et apparemment aussi le seul témoin dans sa seconde partie d’une collection anonyme de recettes médicales. Composé de 51 feuillets, ce parchemin originaire de l’abbaye de Fulda (Allemagne actuelle) est écrit en minuscule caroline. 

Le traité du Regime commence avec le «De observantia ciborum» («Début du Sur le regime d’Hippocrate, c’est-à-dire Sur l’examen des aliments»). Il se termine au f. 22v avec le titre Sur le regime d’Hippocrate, Sur l’examen des aliments ». De l’édition du traité du Regime, la traduction latine a été faite sur un modèle grec, perdu, encore plus ancien, antérieur d’au moins un siècle au manuscrit grec le plus ancien qui soit conservé. La traduction latine est fondamentale pour la connaissance du texte grec.

Ce deuxième livre du Regime forme un tout. C’est un catalogue développé sur les propriétés naturelles et artificielles des éléments du régime (aliments, boissons, exercices) que l’on trouve dans la Collection hippocratique. Il est précédé de deux chapitres sur l’influence des lieux et des vents (ch. 37–38). Même si le traité n’est pas d’Hippocrate, il était considéré dans l’Antiquité comme un ouvrage de médecine ancienne et il l’est encore par les modernes. Il s’agit de la première synthèse sur les éléments du régime humain conservé qui précède le savoir encyclopédique de l’école aristotélicienne.

La seconde partie du manuscrit (f. 22v – 51v) est une collection de recettes de médicaments. Le grand nombre de mots grecs transcrits laisse entendre que c’est la traduction d’un modèle grec. On y rencontre des pessaires, des emplâtres, des pilules, des antidotes, des potions, etc.


D’après une notice de Jacques Jouanna.
 

2 avr. 2025

Exposition Bodmer - Histoire(s) de la médecine